Quand Violette, le film de Martin Provost, est
sorti au cinéma, j'ai été interpellée car je suis depuis toujours une grande
admiratrice de Simone de Beauvoir. J'ai donc avant tout, vu que ce film parlait
de Simone de Beauvoir, mais qu'elle n'en était pas la protagoniste principale.
Non, l'histoire parlait bien de Violette Leduc.
Mais qui était donc Violette
Leduc ? La curiosité m'a piquée... Qui était cette amie et protégée de Simone
de Beauvoir qui semblait avoir eu une vie triste et désespérée et dont la quête
éternelle de reconnaissance et de gloire littéraire l'a quelque peu rendue
paranoïaque ? Cette personnalité m'a alors fascinée, avant même de la connaître
! Si Simone de Beauvoir avait pris sous son aile cette femme meurtrie au talent
littéraire apparemment indéniable, c'est qu'il devait bien y avoir une bonne
raison.
J'ai donc lu, durant mes congés de Noël, la très intéressante
biographie que Carlo Jansiti a consacré à Violette Leduc, et j'ai été
transportée par l'histoire. Je l'avoue, c'était le première fois que je lisais
une biographie. Je n'ai jamais été vraiment emballée par ce genre littéraire
mais j'avoue que pour cette première j'ai fait le bon choix, et je me dis que
j'ai bien fait de lire cette biographie avant de partir à la découverte de
l'oeuvre de Violette Leduc. Cette biographie m'a, en effet, vraiment donné
envie de tout lire. Pas que La bâtarde, qui a véritablement lancé l'auteure,
mais tout, depuis le début... L'histoire, la vie de Violette Leduc, couchée sur
le papier par Carlo Jansiti m'a happée et m'a même transportée dans un univers
dont ma tante écrivaine fut contemporaine. Je pense que cela a d'ailleurs
contribué à mon vif intérêt pour le personnage et il me semblait même, en
lisant l'ouvrage, que je découvrais comment ma tante avait vécu : Genet, le
féminisme, Gallimard, l'avortement, ... Une chose m'a en revanche vraiment
choquée dans cette biographie, c'est à quel point est mise en avant la laideur
de Violette Leduc. Cela revient de manière récurrente dans l'ouvrage :
"Sa
laideur était si prononcée que j'ai eu un mouvement de recul", [...]
Maintenant qu'elle est morte, partie en terre, avec son gros nez qui lui
faisait horreur...", et puis, Violette parlant d'elle même : "Voilà
le monstre !"...
Cela m'a frappée car si l'on peut reconnaître qu'elle
n'était pas vraiment gracieuse aux traits fins, elle n'était pas non plus, à
mon avis, d'une laideur monstrueuse ! Il ne faut rien exagérer, mais sans doute
pour l'époque, son physique était ingrat et personne ne se gênait pour le
dire... J'ai également été frappée par cette personnalité à fleur de peau, qui
a beaucoup souffert de sa bâtardise et qui avait un énorme besoin de
reconnaissance et d'estime, qui rêvait de percer dans le monde littéraire et
qui en avait les moyens. Le milieu littéraire a fini par lui faire confiance : Simone de Beauvoir l'a véritablement "coachée", des
éditeurs lui ont fait confiance, elle a su s'affirmer auprès des intellectuels,
mais le public, les lecteurs, ne l'ont malheureusement pas suivie de suite, à
son grand désespoir. Ses écrits, sa vie ont sans doute choqué à l'époque (tout
comme le premier roman de ma tante, qui a longtemps été censuré parce qu'évoquant
l'homosexualité, la sexualité, l'avortement....).
Bref, tout cela pour dire que
le film de Martin Provost et la biographie de Carlo Jansiti m'ont donné l'envie
irrésistible de partir à la découverte de l'oeuvre de Violette Leduc... Et
c'est parti ! Je vais en fait commencer par "L'éloge de la bâtarde"
de René de Ceccaty (qui a d'ailleurs participé au scénario du film). Je me suis
rendu chez mon petit libraire préféré pour voir ce qu'il avait en magasin et
j'en suis ressortie avec le début de l'oeuvre de Violette Leduc. Il me manque
juste "L'asxphyxie", le tout premier, mais il ne l'avait pas, je l'ai
donc commandé. Comme mon "budget livre" était déjà épuisé,
j'achèterai la bâtarde le mois prochain ! En revanche, si cette personnalité vous
intéresse, je ne saurais que vous recommander la lecture de la biographie de
Carlo Jansiti, vraiment superbe !
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