L'histoire : Walther ne sait pas véritablement où est sa place en
ce monde et il décide un jour de partir l'arpenter pour savoir qui il est et où
il va, où il est vraiment chez lui. Il quitte ainsi sa femme qui le laissera
partir sans rien dire. Au gré de son périple, il va croiser des gens qui le
toucheront, et même un oiseau qu'il finira par apprivoiser. Il finit pas
retourner chez lui retrouver sa femme enceinte.
Dans la deuxième partie du
livre, le narrateur nous fait partager, en de courts paragraphes tous titrés,
son quotidien auprès de sa femme et son fils, son amour pour la nature et pour
les petits bonheurs qui font l'essence de la vie...
Extraits qui m'ont touchée
:
"Je n'ai pas peur Les jours qui passent ont une couleur particulière,
les prémices sont pleines et silencieuses. Quelque chose se fomente. Je m'y
précipite calmement. Avec la confiance farouche des bêtes qui se font trahir.
Avec mon amour effrayé. Avec ma méfiance de ciel gris qui sait qu'on finit par
nous reprendre tout ce que l'on nous a offert. Je la prends au défi, cette
vicieuse. Donne-moi les aurores et les nuits. Donne-moi les courses sauvages,
les tartes aux prunes, les histoires qui s'inventent. Donne-moi l'eau et les
cris sous les orages. Donne-moi la musique de ce qui nous revient. Je n'ai pas
peur d'ouvrir les bras."
"Les matins qui m'éloignent de toi sont des
nuits Il y a des heures sans fond, des journées blanches, perdues, à vivre loin
de toi. Chaque jour de la semaine, la buée sur les vitres de ta voiture et ta
main qui s'en va. L'odeur de ton écharpe et de ton rouge à lèvres. Des
kilomètres de lumière qui nous éloignent. Le bruit rouge du réveil. Le temps
qui manque, ce précipice. Et d'autres fois plus rien qui avance. L'impression
persistante d'habiter dans une faille. Le soir, casser des brindilles, souffler
sur des braises et recoller nos morceaux."
"... Il y a ce sentiment
d'enfance des fins de dimanche qui ne devraient jamais devenir des
lundis."
"Dernier dimanche Le gris uni d'un ciel de pluie. Les
Variations Goldberg. Le cri rouillé d'un train au loin. Le matin qui hésite. La
carcasse des cendriers pleins. Les troncs brûlés des derniers incendies.
Beaucoup de thé et les poèmes d'Antoine Emaz. Dernier dimanche d'août. Ce gris
tiède des derniers dimanches on l'a appris en enfance. C'est une des choses qui
ne changent pas."
".... Tout le monde dormait sauf lui et moi. Le
petit avait faim. J'aurais voulu lui peler le soleil naissant comme un fruit
bien juteux. Lui faire goûter la crème épaisse du nouveau ciel. Nous avons joué
ensemble, tous les deux, juste avant le jour. Ceux que nous aimons sont en
paix. Nous avons le monde à manger."
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