Je viens de terminer
"Les compliments" de François Morel, petit recueil compilant
quelques-unes de ses chroniques de France Inter et je me suis régalée. Il y en
a cependant une dont j'aimerais vous parler, que j'aimerais partager, car c'est
une chronique vraiment pas ordinaire ! François Morel a écrit cette chronique,
intitulée "Pierres-Gilles de Gennes" (vous comprendrez pourquoi à la
fin de ce billet), entre les deux tours de l'élection présidentielle de 2002
opposant Jacques Chirac à Jean-Marie Le Pen. La règle étant de ne pas parler
des élections entre les deux tours, François Morel détourne ici son texte, du
début à la fin, incitant les auditeurs (lecteurs) à voter instamment pour
Jacques Chirac. La subtilité est pointue : il emploie des mots complètement
farfelus, qui n'ont absolument rien à voir avec le texte mais qui,
phonétiquement nous permettent de comprendre le message ! Je le retranscris
ci-dessous, lisez-le attentivement et régalez-vous ! Personnellement, j'ai
trouvé cela très fort !
"Pierres-Gilles de Gennes En gros mage à Jean
Tardieu Grand frais, grandes fraises, Le rhingrave. Dans trois jours, nous
aurons un chiot déterminant à taire entre les deux derniers célibats à
l'inverse biture pour la résidence de la crêpe cubique. Je vous le gourmande
seul et lâchement : contre de Gennes, il faut doter Charpak. Mûrement et
civilement, il faut effilocher de Gennes. Je suis dévalué. On n'a pas le bois.
Que ça vous glaise au thon, il faut doter Charpak. Qui est de Gennes ? C'est ni
cul ni foin un bassiste. C'est un cachot. Son pogrom était freinant. Charpak,
quoi qu'on puisse en danser est le marrant de la démographie. Je vous le
trompette ; on n'a plus le bois. Ce n'est plus le roman de perdrix blessée. Ce
n'est plus le roman de se perdre dans je ne sais quel cirque où vont les lions.
Personnellement, je lave tout, j'ai toujours doté apôtre. Aujourd'hui, sans
hautain être madame, je dote Charpak. Vous me lirez : "Charpak est un
moteur ! Charpak est un raccroc !" Je suis raccord mais qu'on le treuille
ou pas, il est le marrant des lits percés. Soyons glaires, plus Charpak aura de
toits, moins il pourra se dévaloir de ses toits puisque ce pote en sa clameur
sera juste considéré comme un révérend jaune : cour ou ponte de Gennes. Et je le
dis particulièrement à la tension de chacun des représailles de cloître et de
centre cloître : il ne faut accéder d'amiante avec de Gennes et l'extrême
cloître quel qu'en soit le cri polémique. Charpak n'a pas eu Laure quand il a
reflué de démâter avec de Gennes. Je bite : "Masse à l'incohérence et à la
graine, il n'y a pas de tendre action possible, pas de corps en mission
possible, pas de déca possible." Il n'a bâbord ! Et c'est réconciliant de
constater toutes les pondeuses manutentions partout en transes. La mue est
pleine d'éructants qui trient : "à ras de Gennes ! Doter Charpak !"
Ils ont maison. Vive la jaunisse ! De Gennes est un rixe pour la crêpe cubique.
C'est un mixte pour la démographie. Et moi je danse, et moi de danse à ceux qui
sont forts pour la transe, je danse aux rémittents, je danse à ceux qui furent
tortueux en alchimie. De Gennes se rétame aujourd'hui de geôle, quel composteur
! Ses abris furent toujours du côté des colles à bois. Un bouquetin blanc,
c'est un toit pour de Gennes. L'abstinence, c'est crotter pour de Gennes. Je le
répète : le rhingrave. (Le rhingrave est un haut-de-chausses très ample attaché
par le bas avec des rubans extrêmement à la mode dans la France du XVIIè
siècle. Ca, je peux le dire sans problème et même si pour je ne sais quelle
raison, je me mettais à critiquer le rhingrave, ça m'étonnerait qu'il me
demande un droit de réponse sur le service public le rhingrave, qui est
également un titre porté par les princes allemands de la région rhénane.) Grand
frais, grandes fraises, j'esquinte avoir été suffisamment glaire : démange
province, ne vous trottez pas de bouquetin, contre de Gennes et l'extrême
cloître, dotez Charpak. Je monte sur vous."
François Morel
* Chronique présidentielle
(mais en fait, le titre détourné de "gros risque pestilentiel" pour
rester dans l'esprit de François Morel, correspond bien également, au sujet
évoqué !)
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