J'ai fini
de lire le livre que ma tante a écrit en 1955, "La mauvaise
conscience".
Ce livre m'a beaucoup émue et touchée, elle y raconte sa vie,
de sa naissance jusqu'à ses 25 ans, année de la Libération. Elle y raconte donc
son enfance, sa soif de lire et d'apprendre, mais aussi son amour de la nature
et des belles choses. Elle y raconte également son adolescence, les années de
pensionnat, sa découverte de l'amour, son désir d'indépendance, son besoin de
liberté... Enfin, sa vie de jeune femme durant la guerre 39-45 et comment,
grâce à l'amour et à la guerre, elle va se révéler et découvrir que la vie peut
être autre chose qu'une éternelle quête du savoir et de l'intellectualisme.
Elle traversera des épreuves qui l'aideront à envisager la vie différemment et
à trouver la sérénité.
J'avais peur d'y découvrir de lourds secrets de famille.
J'y apprends effectivement des choses douloureuses pour elle et sa maman, mais
au fond, ces choses-là, je m'y attendais un peu... Etait-ce rangé dans un coin
de mon inconscient familial ? Par pudeur, je ne rentrerai pas dans les détails
ni ne les dévoilerai (bien que cela relève du domaine public puisqu'il s'agit
d'un livre qui a été publié). J'espérais qu'elle y parle plus de ses frères et
soeurs, et donc de mon Papa en particulier, mais il y a très peu de choses sur
eux, sachant qu'elle était l'aînée d'une fratrie dont les autres enfants étaient nés bien longtemps après elle, la différence d'âge était grande et quand elle a
eu l'âge de quitter le foyer, ses frères et soeurs étaient encore petits. J'ai
aimé faire connaissance de cette tante que j'ai trop peu connue, aimé son
écriture, très belle, fluide et "vieille France" qui m'a émue, et
c'est un peu de moi, de mon caractère et de ma personnalité que j'ai retrouvé à
travers ses mots.
Durant ma lecture, je me suis souvent exclamée "mais
c'est comme moi !". Voici quelques particularités que j'ai soulignées et
qui me correspondent également : depuis toute petite, elle a toujours aimé
s'isoler pour dévorer des livres, elle aimait parcourir la nature, elle avait
toujours envie d'apprendre et de découvrir, elle faisait un complexe de son
nez, elle était perfectionniste et aimait le travail bien fait, les choses bien
rangées, elle était opiniâtre, volontaire et courageuse, rigoureuse et avec un
grand sens du devoir, avait énormément besoin de la reconnaissance des autres
et ne supportait pas que l'on puisse penser qu'elle ait mal fait quelque chose,
elle passait parfois pour être froide mais en fait c'est parce qu'elle avait besoin
d'analyser, de comprendre, de connaître la personne avant de pouvoir s'ouvrir,
elle aimait être chez elle tranquille...
Je suis vraiment heureuse d'avoir pu apprendre à la
connaître, avec toutefois ce regret de ne pas l'avoir fait de son vivant et de
ne pas avoir pu la voir plus souvent et discuter avec elle, j'ai ce petit goût
amer de l'inachevé, cette sensation d'avoir loupé une belle rencontre...
Voici la seule et unique photo que j'ai d'elle : petite fille, photographiée avec son frère Emile... A eux deux, ils étaient les aînés d'une fratrie de 5 enfants
Si qui que ce soit qui lit cet article, peut me donner des informations sur Suzanne Allen, je suis preneuse !
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