Avec "Les autres gens", j'ai découvert
un concept de bande dessinée dont j'ignorais l'existence et qui m'a séduite par
son côté tout fait novateur : la bédénovela.
J'avais lu le premier tome il y a
quelques mois et avais mis en réservation les tomes 2, 3 et 4, continuellement
empruntés à la médiathèque... Apparemment, d'autres gens que moi
étaient accros à cette histoire ! Enfin, ils furent à moi durant quelques
semaines et j'ai pu découvrir la suite de l'histoire ! Mais avant d'être une
série d'albums, ce soap-opera fut tout autre chose : une oeuvre collective
publiée quotidiennement sur le web durant des mois.
Le concept : Chaque jour
entre mars 2010 et juin 2012, un chapitre a été mis en ligne par Thomas Cadène,
initiateur du projet et toute une génération de dessinateurs blogueurs, mettant
en scène, sur le web, un feuilleton au croisement de la BD et du manga. Avec sa
totale liberté graphique et son rythme quotidien, le web-feuilleton "Les
autres gens" a développé jour après jour une approche à la fois novatrice
et très premier degré du medium BD. La série ose l'amour, la sexualité, les larmes et les
drames petits et grands. Elle révèle aussi les meilleurs talents d'aujourd'hui,
primés et honorés dans tous les festivals (Bastien Vivès, Nicolas Nemiri, Kris,
Aseyn, Vincent Sorel, Thomas Cadène et tous les autres).
L'histoire : Mathilde
Islematy, jeune étudiante en droit, empoche la coquette somme de 30 millions
d'Euros à la loterie après avoir donné au hasard 3 numéros à un inconnu qui
était en peine de remplir sa grille tout seul, lui promettant de partager ses
gains avec elle s'il venait à gagner. Prenant cela pour une pathétique
technique de drague, elle rechigne au départ à laisser son numéro de portable à
l'inconnu mais finit par céder. L'inconnu, heureux gagnant du jackpot, tiendra
sa promesse et le destin de Mathilde en sera bouleversé. Tout au long de
l'histoire, de nombreux personnages gravitent autour de Mathilde et c'est
vraiment à un feuilleton quotidien et à des tranches de vies croisées que l'on se
laisse prendre !
Moi qui déteste les séries télévisées et les feuilletons en
général, j'ai été très séduite par le côté soap-opera, probablement parce qu'en
amoureuse des livres, j'ai aimé son support papier (je n'ai découvert la
véritable histoire de la diffusion durant des mois sur le web qu'après avoir
démarré la lecture papier !). Mais ce qui m'a le plus interpellée et emballée,
c'est le concept du dessinateur qui change à chaque chapitre : on assiste ainsi
à une suite de l'histoire avec les mêmes personnages ou de nouveaux
protagonistes, mais les illustrateurs changent. On a ainsi une approche
différente des personnages et des lieux et j'aime assez la petite gymnastique
que cela entraîne ! Par ailleurs, les personnages sont attachants et l'histoire
truffée de rebondissements. Bref, il me tarde d'en découvrir la suite, ma
réservation en médiathèque est faite, car oui vraiment, les autres gens de
Strasbourg l'aiment également
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