jeudi 13 novembre 2014

Les souvenirs - David Foenkinos

Lundi 18 janvier 2012




Dans "Les souvenirs", l'auteur, jeune homme en devenir, nous fait partager sa découverte des "choses de la vie" que sont la vieillesse et la mort (ou la mort et la vieillesse, c'est selon…). A travers ce cheminement, il fera lui-même l'apprentissage de sa propre vie, de sa propre évolution, de son propre "mûrissement". Ainsi, en découvrant la vieillesse, la déchéance, la mort d'un proche, c'est sa jeunesse, son parcours et son avenir qu'il appréhende. David Foenkinos manie à la perfection humour et poésie, teintant son récit de petites touches de tendresse et de drôlerie, évitant ainsi d'évoquer un sujet sombre sans jamais tomber dans le pathos. Il nous décrit ainsi la mort de son grand-père, la dégradation de l'état de santé de sa grand-mère, obligeant ses fils à la placer en maison de retraite, mais aussi la dépression de sa mère jeune retraitée et l'étiolement de la vie de ses parents… de quoi se jeter tout de suite par la fenêtre si le ton de son discours n'était emprunt de légèreté ! Ainsi, lorsqu'il rendra visite à a mère hospitalisée et que son père lui offrira un café, il pensera "… j'ai bu ce café atroce. On aurait dit un café qui avait des troubles de la personnalité ; à mon avis, c'était un café qui aurait plutôt voulu être un jus de tomate." Parallèlement, nous assisterons à sa quête d'identité et d'amour sous l'œil bienveillant de Gérard, son patron. Il finira par asseoir son identité et trouver sa voie, ainsi que l'amour qui lui "tombera sur le coin" au moment où il s'y attendait le moins ! Là encore, l'auteur parsème son récit de notes de romantisme : "… j'ai posé un instant ma main sur sa joue, elle a fait pareil, notre tendresse était comme un songe. On se disait des mots d'amour par le silence." 

Humour, tendresse, poésie, romantisme, amour vs tristesse, chagrin, regrets, doutes, culpabilité… La palette complète des sentiments humains est maniée de main de maître, comme le ferait un peintre du bout de son pinceau. On passe du rose au noir, du rire aux larmes, mais l'on se plait à accompagner le narrateur à travers ces souvenirs évoqués… Souvenirs personnels mais également souvenirs des protagonistes dont il est fait référence tout au long du récit. On reconnaît bien là, l'empreinte Foenkinos, ou l'art et la manière d'insérer des digressions entre ses chapitres, cassant ainsi le rythme parfois ronronnant de l'histoire et redonnant au lecteur la dynamique de poursuivre et de se dire, en refermant le livre "je m'en souviendrai !".

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