dimanche 16 novembre 2014

Le courrier de mon oncle

Samedi 9 mars 2013


J'ai un oncle (mon Tonton Michel), que j'aime énormément... 
Je le vois très très peu, quasiment jamais même puisqu'en dix ans, il me semble ne l'avoir vu qu'une seule fois. J'ai déjà, à demi-mots, parlé de lui dans mon blog, il s'agissait d'un article dans lequel je reprenais un "tag" dans lequel il fallait confier certaines choses. Une de ces questions était du style "quel souvenir de votre enfance vous a marquée ?" et je me souviens avoir répondu qu'il s'agissait du grand pique-nique familial, réunissant la famille élargie où l'on devait être une quarantaine, pique-nique organisé chaque été par mon oncle et ma tante qui habitaient à l'autre bout de la France et qui revenaient chaque été en Bretagne pour un mois de vacances. Ils louaient à cette occasion, une chouette ferme, et nous avions tous grand plaisir à nous retrouver tous ensemble pour cet événement, pour cette fabuleuse journée où l'on partageait nos repas, où l'on jouait aux boules, au palet, aux raquettes, on faisait de la balançoire, on chantait, on jouait aux cartes... Que de beaux souvenirs, que de beaux moments qui manquent aujourd'hui... 

Si j'en parle aujourd'hui, c'est parce que mon Tonton Michel a un don particulier : la correspondance. J'adore et j'admire sa façon d'écrire de longues lettres. A l'ère de Facebook, des Tweets et autres SMS, lui, écrit encore à l'ancienne. De longues lettres dans lesquelles il raconte son quotidien, les choses de la vie et s'enquiert de la santé et des nouvelles de son correspondant. Recevoir une lettre de Tonton Michel est toujours un immense bonheur. Lorsque j'en reçois une, je la savoure, je la respecte, je ne l'ouvre pas tout de suite, je m'y prépare, je prends le temps. Je m'assieds d'abord, puis je prends un coupe-papier pour ouvrir l'enveloppe sans la déchirer, je sors délicatement la carte ou la liasse de feuillets, je m'enfonce dans mon canapé et je commence la lecture. C'est une écriture à l'ancienne, belle, d'une beauté incroyable alors qu'il s'agit d'évoquer le quotidien... Je conserve précieusement ces lettres dans une boîte. Je me dis que ces lettres ne devraient pas rester dans cette boîte mais être compilées dans un recueil car je me dis que rares sont les personnes qui écrivent encore ainsi, et qu'il doit rester une trace de ce don de la correspondance qui disparaît peu à peu. 

Il y a quelques années, j'ai découvert un artiste que j'aime énormément. Si vous me connaissez bien, vous savez bien sûr qu'il s'agit de Vincent Delerm. Dans son tout premier album, figure une chanson "Chatenay-Malabry". Lorsque j'ai écouté cette chanson pour la première fois, j'ai eu l'impression de lire une lettre de mon Tonton Michel, le phrasé, les questions, sont les mêmes ! Une façon de s'exprimer que l'on n'entend plus guère et qui pourtant est si douce à l'oreille... Voilà, il me tenait vraiment à coeur d'écrire un article pour rendre hommage à l'écriture épistolaire, un genre en voie de disparition, et plus particulièrement pour rendre hommage à la beauté de l'écriture de mon Tonton Michel, qui peut-être, lit ces lignes...

Bribes épistolaires :






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