Terminé il y a de cela quelques semaines déjà,
je me rends compte que j'aurais du écrire ce billet à chaud, dès ma lecture
terminée, sous le coup de l'émotion. Car Profanes, de Jeanne Benameur, m'a
bouleversée, tant par l'histoire que par la construction du roman. Un roman
ressemblant un peu à un film de Claude Lelouch où une galerie de personnages se
croisent et croisent leurs destins autour du personnage central de l'histoire.
Des personnages sensibles et émouvants qui gravitent autour d'un vieil homme.
On croirait presque un ballet orchestré de main de maître...
Mais profanes
n'est pas qu'un "roman-choral", c'est une véritable peinture des
sentiments humains, des regrets, des remords, de la trahison, de la mort, de
l'espoir et de la vie.
L'histoire : chirurgien cardiaque à la retraite, Octave
Lassalle, 90 ans, vit seul reclus dans sa grande maison, aidé par une
gouvernante. Au crépuscule de sa vie, il recrute avec un soin calculé, quatre
personnes qui auront chacune un rôle à jouer dans sa vie quotidienne. Trois
femmes, un homme. Chacun se voit attribuer, un créneau horaire de la journée
durant lequel il aura des tâches bien précises à assurer pour accompagner le
vieil homme au quotidien. Mais pas que ! Au fil des pages, on se rend compte
que chacun d'entre eux aura une importance réelle pour le vieil homme, au-delà
des missions confiées... et vice-versa ! Chacun des quatre va se découvrir ou
se redécouvrir aux côtés d'Octave. Des masques vont tomber, des émotions vont
surgir, des libertés vont se prendre, des blessures vont se panser, des
cicatrices encore ouvertes vont doucement se refermer et ce tourbillon tout
petit au départ va monter en puissance nous révélant les intimes secrets, les
souffrances, les doutes des uns et des autres.
C'est d'une extrême sensibilité
et écrit avec délicatesse, pudeur et douceur. Je ne suis pas sortie indemne de
cette lecture dans le sens où la beauté de l'histoire et de l'écriture m'a
plongé dans l'univers de chacun des quatre mais aussi dans celui d'Octave et du
grand drame de sa vie que ces quatre-là réussiront peu à peu à apaiser... Un
vrai livre humaniste, un livre sur la foi en les hommes, quand toute autre
forme de foi n'existe plus... D'où le titre !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire