Une grande claque dans la figure ! C'est ce que je me suis pris en lisant
"Les lisières" d'Olivier Adam...
J'ai tout d'abord été surprise de
voir que les personnages portaient les mêmes prénoms que dans "Des vents
contraires" : Paul, Sarah, Clément et Manon. Il me semble d'ailleurs, que
la narratrice du "Coeur régulier", se prénommait également Sarah...
Bref, on a l'impression de retrouver des personnages que l'on connaît, même si
leur histoire n'est pas la même.
Ce qui m'a ensuite frappée, c'est qu'au fil de
ma lecture, j'ai eu la sensation de lire la vie de l'auteur, Olivier Adam lui-même
! A plusieurs moments je me suis demandée s'il s'agissait d'une autobiographie
ou bien si la trame principale était romancée et que l'auteur y ajoutait des
bribes personnelles... Je pense que cela a du un peu perturber mon prisme de
lecture car du coup, j'étais sans cesse en train de me demander si tout cela
était véritablement arrivé à Olivier Adam. Cela a également généré une certaine
gêne car, bien qu'étant très sincère sur ses opinions (jugements ?), j'ai
trouvé qu'il dressait un portrait peu flatteur de "ses" parents et de
"ses" amis et cela m'a laissé un léger sentiment de
"mal-être" à l'idée que ces proches, si ce portrait est vraiment le
leur, en souffrent ! Maintenant, la réalité est peut-être toute autre et les
personnages gravitant autour du narrateur sont sans doute fictifs... Malgré
cela, je suis vraiment rentrée dans l'histoire et n'ai plus lâché mon livre, je
devais avancer, connaître la suite !
J'ai beaucoup aimé la façon dont Olivier
Adam narre son histoire, en sociologue presque, "à la Bourdieu"
oserais-je dire ? Sa manière de dépeindre les travers de la société et les
individus qui collent au schéma auquel ils sont plus ou moins prédestinés dès
la naissance, reproduisant quasiment à l'identique ce qu'ont fait leurs parents
avant eux... Cette manière de décrire la banlieue, rongée par le cancer social,
habitée par ces "bons petits soldats" formatés et aux idées reçues et
tranchées... Et puis au milieu de tout cela, Paul, le narrateur, qui ne se
situe nulle part, qui n'est de nulle part, ou plutôt qui est de partout
ailleurs et qui se définit comme étant "en lisière". En lisière du
monde, en lisière de sa vie, en lisière des gens, en lisière des lieux...
L'histoire : Paul, la quarantaine, marié à Sarah et papa de Clément et Manon
est écrivain. Ses livres rencontrent un certain succès auprès du public, mais
il n'aspire pas à une vie de célébrité. Peu enclin à la vie parisienne, il
s'est installé avec femme et enfants en Bretagne (à Saint-Malo, je le devine
aux références utilisées !) ou il coulait des jours heureux jusqu'à ce que
Sarah le quitte. Désespéré, toujours amoureux de sa femme et miné par le manque
de ses enfants, Paul replonge peu à peu dans l'alcool et se fait rattraper par
la "Maladie", cette chose qui le ronge depuis l'enfance...
Alors que
sa mère est hospitalisée suite à une chute, il retourne, le temps d'une
semaine, dans sa maison d'enfance, dans la banlieue où il a grandit. Ce retour
aux sources sera pour lui l'occasion de retrouver quelques amis d'enfance qu'il
n'a pas vu pour certains depuis plus de 25 ans, et plus particulièrement Sophie
dont il était secrètement amoureux, mais aussi d'apprendre une nouvelle
bouleversante. Au fil des pages, nous assisterons au délitement de la vie de
Paul, qui s'en prendra plein la figure mais qui ne se gênera pas non plus pour
en mettre plein aux autres, jusqu'au dénouement final...
J'ai adoré l'histoire
truffée de références (il y a de nombreux name-droppings détournés) et j'ai
adoré comment c'était écrit. J'ai reconnu, aux descriptions d'Olivier Adam,
beaucoup de coins de Saint-Malo et ça m'a fait plaisir ! Mais quand même, le
nombre de fois où je me suis dit "Mince le pauvre, il n'en a pas marre de
s'en prendre plein la g..... comme ça !", ce qui m'a fait beaucoup
m'attacher au personnage !
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