dimanche 16 novembre 2014

Les lisières - Olivier Adam

Mardi 19 mars 2013




Une grande claque dans la figure ! C'est ce que je me suis pris en lisant "Les lisières" d'Olivier Adam... 

J'ai tout d'abord été surprise de voir que les personnages portaient les mêmes prénoms que dans "Des vents contraires" : Paul, Sarah, Clément et Manon. Il me semble d'ailleurs, que la narratrice du "Coeur régulier", se prénommait également Sarah... Bref, on a l'impression de retrouver des personnages que l'on connaît, même si leur histoire n'est pas la même. 

Ce qui m'a ensuite frappée, c'est qu'au fil de ma lecture, j'ai eu la sensation de lire la vie de l'auteur, Olivier Adam lui-même ! A plusieurs moments je me suis demandée s'il s'agissait d'une autobiographie ou bien si la trame principale était romancée et que l'auteur y ajoutait des bribes personnelles... Je pense que cela a du un peu perturber mon prisme de lecture car du coup, j'étais sans cesse en train de me demander si tout cela était véritablement arrivé à Olivier Adam. Cela a également généré une certaine gêne car, bien qu'étant très sincère sur ses opinions (jugements ?), j'ai trouvé qu'il dressait un portrait peu flatteur de "ses" parents et de "ses" amis et cela m'a laissé un léger sentiment de "mal-être" à l'idée que ces proches, si ce portrait est vraiment le leur, en souffrent ! Maintenant, la réalité est peut-être toute autre et les personnages gravitant autour du narrateur sont sans doute fictifs... Malgré cela, je suis vraiment rentrée dans l'histoire et n'ai plus lâché mon livre, je devais avancer, connaître la suite ! 

J'ai beaucoup aimé la façon dont Olivier Adam narre son histoire, en sociologue presque, "à la Bourdieu" oserais-je dire ? Sa manière de dépeindre les travers de la société et les individus qui collent au schéma auquel ils sont plus ou moins prédestinés dès la naissance, reproduisant quasiment à l'identique ce qu'ont fait leurs parents avant eux... Cette manière de décrire la banlieue, rongée par le cancer social, habitée par ces "bons petits soldats" formatés et aux idées reçues et tranchées... Et puis au milieu de tout cela, Paul, le narrateur, qui ne se situe nulle part, qui n'est de nulle part, ou plutôt qui est de partout ailleurs et qui se définit comme étant "en lisière". En lisière du monde, en lisière de sa vie, en lisière des gens, en lisière des lieux... 

L'histoire : Paul, la quarantaine, marié à Sarah et papa de Clément et Manon est écrivain. Ses livres rencontrent un certain succès auprès du public, mais il n'aspire pas à une vie de célébrité. Peu enclin à la vie parisienne, il s'est installé avec femme et enfants en Bretagne (à Saint-Malo, je le devine aux références utilisées !) ou il coulait des jours heureux jusqu'à ce que Sarah le quitte. Désespéré, toujours amoureux de sa femme et miné par le manque de ses enfants, Paul replonge peu à peu dans l'alcool et se fait rattraper par la "Maladie", cette chose qui le ronge depuis l'enfance... 
Alors que sa mère est hospitalisée suite à une chute, il retourne, le temps d'une semaine, dans sa maison d'enfance, dans la banlieue où il a grandit. Ce retour aux sources sera pour lui l'occasion de retrouver quelques amis d'enfance qu'il n'a pas vu pour certains depuis plus de 25 ans, et plus particulièrement Sophie dont il était secrètement amoureux, mais aussi d'apprendre une nouvelle bouleversante. Au fil des pages, nous assisterons au délitement de la vie de Paul, qui s'en prendra plein la figure mais qui ne se gênera pas non plus pour en mettre plein aux autres, jusqu'au dénouement final... 

J'ai adoré l'histoire truffée de références (il y a de nombreux name-droppings détournés) et j'ai adoré comment c'était écrit. J'ai reconnu, aux descriptions d'Olivier Adam, beaucoup de coins de Saint-Malo et ça m'a fait plaisir ! Mais quand même, le nombre de fois où je me suis dit "Mince le pauvre, il n'en a pas marre de s'en prendre plein la g..... comme ça !", ce qui m'a fait beaucoup m'attacher au personnage !


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