vendredi 29 mai 2015

Quand les livres mettent les libraires en scène !




J'aime assez les romans qui mettent en avant les libraires ! (le métier que j'aurais rêvé faire mais la vie s'est déroulée différemment...)

J'ai ainsi récemment lu La bibliothèque des coeurs cabossés, il y avait précédemment eu Jolie libraire dans la lumière, dans un autre genre, L'ombre du vent, Le jeu de l'ange et Le prisonnier du ciel... Le mec de la tombe d'à côté mettait en avant, quant à lui, une bibliothécaire !

J'ai actuellement sous le coude L'histoire épatante de M. Fikry et autres trésors, et je découvre une sortie : Le coeur entre les pages.
Ah oui, j'ai aussi Les gens heureux lisent et boivent du café et sa suite, La vie est facile, ne t'inquiète pas (mais là, ça parle d'un café littéraire, mais c'est bien aussi).

Tout cela m'a donné envie de lire d'autres histoires de libraires qui viendront donc grossir "ma pile à lire" !!! (comme s'il n'y an avait déjà pas assez comme ça !)

jeudi 28 mai 2015

La vie des elfes - Muriel Barbery




Oh, quelle lecture enchanteresse ! Déjà à la base, quand on aborde le sujet des elfes, on s'imagine un monde enchanté, on s'attend à être transporté dans la magie d'un univers merveilleux...

Puis vient l'écriture, sublime, toute en déliés et arabesques (c'est l'image qui me vient !) une écriture féerique, onirique, poétique, mettant en scène des mots et des tournures de phrases comme échappées d'une vieille légende, comme dans un vieux livre de contes.

La vie des elfes, c'est presque un conte de fées, dans lequel deux fillettes, l'une venue des Espagnes, et l'autre des Italies semblent avoir une mission importante à réaliser. Oui, un jour viendra où Clara et Maria devront faire preuve de courage et découvrir les pouvoirs qui les habitent afin de mettre en commun les liens qui les unissent pour lutter contre un pouvoir maléfique dont le dessein est terrifiant...

Après L'élégance du hérisson, Muriel Barbery nous offre ici une histoire complètement différente mais tout aussi charmante et qui m'a procurée beaucoup de plaisir de lecture, grâce à l'originalité de l'histoire mais surtout grâce à sa magnifique rédaction qui m'a un peu rappelée les livres de Carole Martinez, et plus particulièrement Le coeur cousu. J'aime ces romans qui me transportent dans un imaginaire ressemblant à mes rêveries de petite fille ! Je ne suis à la base pas fan du genre fantasy, mais cette écriture poétique et cette approche en douceur du monde des elfes me permettent d'appréhender très agréablement ce genre.

La vie des elfes est le premier opus d'une série et plante donc le décor et les personnages d'une épopée fantastique dont j'attends la suite avec impatience puisque, comme dans tout roman ayant une suite, l'auteur laisse son lecteur sur sa faim !

"L'enfance est le songe où l'on comprend ce que l'on ne sait pas encore."

"Pourquoi les chemins du destin apparaissent-ils soudain à la manière dont les lettres se traceraient d’elles-mêmes dans le sable des rivages "


La vie des elfes - Muriel Barbery
Gallimard
294 pages

samedi 23 mai 2015

Le carnet d'or - Doris Lessing




J'avais lu que Le carnet d'or de Doris Lessing était un chef-d'oeuvre d'écriture sur le féminisme d'avant-garde et qu'il s'agissait d'une lecture fondamentale, que toute femme se devait de lire ce grand roman du Prix Nobel de Littérature 2007.

Bien que je reconnaisse que ce livre est effectivement un chef d'oeuvre d'écriture et un roman très engagé abordant des thèmes aussi délicats pour l'époque que la sexualité féminine (et même l'orgasme féminin), le marxisme et l'anti-colonialisme, cette lecture a pour moi été très difficile. Il faut vraiment s'y plonger avec l'esprit clair et se concentrer pour comprendre au plus vite la construction du roman, particulièrement originale puisque la narratrice y évoque tour à tour sa propre histoire sous forme de journal, mais aussi des personnages fictifs qui semblent être ses doubles. Les différentes histoires sont narrées séparément dans des carnets de couleurs différentes. Il y a le carnet rouge, le carnet bleu, le carnet jaune et le carnet noir. Les prénoms des différents protagonistes se retrouvent d'une histoire à l'autre sous les traits de personnages différents. Ainsi, le Michael qui est l'ex-époux d'Anna dans l'un des cahiers devient Michael le fils d'Ella dans un autre carnet tout comme Paul, un ami de jeunesse d'Anna devient l'amant d'Ella dans l'autre carnet... Oui, il faut vite s'adapter à cette particularité et comprendre les ficelles du récit !

Mais je crois que ce qui a été le plus difficile pour moi dans cette lecture, fut la montée en puissance d'une atmosphère étouffante amenant crescendo le lecteur dans le psychisme et la psychologie de la narratrice dont on finit par comprendre que quelque chose ne tourne pas rond ! J'ai vraiment senti cette sensation "d'étouffement psychologique" venir à moi progressivement et devenir prégnante à la moitié du roman. J'ai d'ailleurs constaté durant cette longue lecture (près de 1000 pages), que je souffrais systématiquement de migraines récurrentes ! 
Bref, à un moment du récit, je me suis dit que tous ces personnages avaient vraiment un grave problème, qu'ils étaient tous bi-polaires, paranoïaques, dépressifs voire schizophrènes (oui, je sais, j'y vais fort !) et que les femmes avaient de réels problèmes dans leurs rapports amoureux, et leurs rapports aux hommes tout simplement. D'ailleurs, page 724, l'une d'elle dit :
- "Quelles idiotes nous sommes, toujours, éternellement ! Et nous n'apprenons jamais rien - je suis certaine que la prochaine fois je n'aurai toujours rien appris !"

En revanche, j'avoue que l'approche qu'a l'auteure sur la condition féminine (et plus particulièrement sur la sexualité) ainsi que sur l'engagement politique (communiste) et anti-colonialiste (dénonciation de l'apartheid) vient d'une plume clairement engagée et assumée pour l'époque et je trouve cela tout à fait exceptionnel. Je pense que c'est en cela que cette lecture est considérée comme fondamentale et qu'il faille passer outre cette "oppression" physique que j'ai ressentie. Mais peut-être suis-je trop sensible et que les autres lecteurs/trices de cette oeuvre ne ressentiront pas ce mal-être qui m'a envahie.

Je m'aperçois que je n'ai évoqué que mon ressenti par rapport à cette lecture et que je vous ai juste présenté succinctement ce roman sans vous en résumer l'histoire. Mais je pense que cela suffit et qu'il n'est nulle autre nécessité de détailler l'histoire car le mieux, c'est de la lire !

Je sais que c'est extrêmement paradoxal d'avouer avoir souffert d'une lecture et cependant de la considérer, effectivement, comme essentielle !

Et le carnet d'or me direz-vous ? Eh bien il s'agit de la dernière partie du livre qui convoque un peu tous les personnages du roman en une sorte d'épilogue. C'est également un peu l'allégorie de la guérison grâce au dernier personnage mis en scène...

Enfin, il faut savoir que Le carnet d'or est largement inspiré de la vie de son auteure.


Le carnet d'or - Doris Lessing
Le livre de poche / Albin Michel
945 pages

vendredi 22 mai 2015

Etonnants voyageurs 2015 # Saint-Malo




Le festival Etonnants Voyageurs se tient ce week-end dans ma belle Cité Corsaire, Saint-Malo !

Je ne peux malheureusement pas m'y rendre cette année et c'est bien dommage car la programmation est superbe. 
Superbe est également l'affiche de cette année. Je craque tous les ans pour les belles affiches de ce festival international du livre et du film, mais je trouve celle de cette année particulièrement belle et originale. Il s'agit d'une oeuvre de l'artiste et photographe belge Bruno Timmermans qui a créé une galerie de portraits célèbres revisités à sa façon puisque ornés d'une iconographie en lien avec la vie de chacun. 
Vous aurez sans doute reconnu ici le magnifique portrait de Aung San Suu Kyi. Cette belle affiche sera très bientôt encadrée et affichée chez moi !

La programmation est à nouveau cette année très enthousiasmante (projection de films, débats, salon du livre, conférences, cafés littéraires, expos...), d'autant plus que le festival fête ses vingt-cinq ans, l'occasion d'éditer un recueil collectif sur "Vingt-cinq années d'une aventure humaine et intellectuelle exceptionnelle dont cinquante-six écrivains disent ici l'intensité..."




Si vous êtes sur la Côte d'Emeraude ce week-end, n'hésitez pas à aller y faire un tour, c'est culturellement et intellectuellement hyper enrichissant ! N'hésitez pas non plus à aller visiter le site web : Etonnants Voyageurs  

P.S. : si vous ne l'aviez pas encore compris, je suis malouine d'origine !!!


mercredi 20 mai 2015

Le voleur de livres - Alessandro Tota & Pierre Van Hove




Dans le Paris des années 50, Daniel Brodin, étudiant en droit semble être un jeune homme un peu transparent et sans véritable ambition que celle de devenir un jour un grand poète. Il loge chez son oncle et sa tante communistes et n'a que peu de moyens, c'est pourquoi, pour assouvir son besoin de lecture, il vole les livres dans les librairies. Et son exercice est bien rodé ! 
C'est justement au sortir d'un de ses larcins, et alors qu'il tentait le matin même de se suicider,  qu'il rencontre Gilles et Linda, de jeunes débauchés cultivés et libertaires sans le sou. Daniel se présente comme un artiste, et le couple sous le charme, sympathise avec Daniel et l'intronise dans leur bande.
Le jour même alors qu'il se rend à l'Université, Daniel croise sa camarade Nicole qu'il tente de séduire depuis quelques temps. Lorsque celle-ci lui dit qu'un concours de poésie est organisé au café Serbier, Daniel s'y rend et, pour impressionner Nicole, se présente comme un poète bourré de talent ! L'assemblée lui demandant de déclamer l'une de ses oeuvres, Daniel se trouve fort dépourvu et, acculé, récite la traduction d'un poème italien dont tout le monde semble ignorer l'existence. Tout le monde ? Non, un jeune homme reconnaît le poème italien et le fait savoir discrètement à Daniel. Mais celui-ci est déjà emporté dans le tourbillon du Tout-Paris littéraire. On lui propose même de publier dans Les Temps Modernes ! Daniel craint que son imposture ne soit découverte et en parle à son ami Gilles qui trouve l'idée superbe et lui propose de publier un manifeste faisant passer son plagiat pour un geste d'avant-garde.
Daniel va se retrouver coincé entre la gêne et la honte que lui procurent sa malhonnêteté intellectuelle et l'envie de foncer dans les idéaux de ses amis libertaires qui l'embringuent dans leur tourbillon idéologiste...


Le voleur de livres est l'histoire d'une imposture littéraire dans le tourbillon créatif de l'après-guerre lorsque jeunes intellectuels ou libertaires engagés refaisaient le monde et fumaient jusqu'à l'aube dans les bistrots de Saint-Germain des Prés. 

J'aime bien le milieu, j'aime bien l'univers, j'aime bien le thème, et le dessin en noir et blanc et le trait de crayon doux et épuré en font un bel album qui m'a beaucoup plu !
Et un coup de chapeau particulier au personnage de Jean-Michel qui est le portrait craché de Gérard Depardieu !






Le voleur de livres
Alessandro Tota & Pierre Van Hove
Futuropolis

jeudi 14 mai 2015

Un profil perdu - Françoise Sagan




Un petit Françoise Sagan de temps en temps, c'est vraiment plaisant !
Que j'aime sa plume à la fois si désuète et si contemporaine, sa narration, son vocabulaire ! 
Ce fut un intermède de lecture-plaisir à mi-chemin du monument "Les carnets d'or" de Doris Lessing que je suis en train de lire !

Josée semble emprisonnée dans son mariage avec Alan. Pis, celui-ci se montre de plus en plus violent et jaloux avec son épouse qui n'en peut plus d'être enfermée dans cette union dorée mais sans avenir et sans autre projet que de savoir dans quelle fête mondaine et sur quelle plage de sable fin se rendre... C'est justement lors d'une soirée que Josée rencontre Julius un riche magnat de la finance qui se prend d'affection pour elle et l'arrache à son violent mari. Julius, petit dégarni bedonnant qui pourrait être son père, va prendre sous son aile cette petite protégée qu'il va choyer et à qui il va offrir son indépendance : un charmant petit studio et un emploi de rêve dans un magazine d'art. Josée va ainsi reprendre confiance en elle, d'autant plus que Julius la présente à son cercle d'amis, l'emmène au théâtre, voir des expos, dîner dans de grands restaurants... 
Mais où se trouve la frontière entre philanthropie et manipulation ? Car l'altruisme gratuit de Julius semble cacher une volonté de contrôler et maîtriser Josée. Tout va effectivement devenir compliqué lorsque Josée va tomber amoureuse... d'un autre que Julius.

J'aime beaucoup la couverture de l'ancienne édition J'ai lu. Ce doit être mon côté "vieille France" mais je trouvais les couvertures  des "poches" d'autrefois très jolie et je les regrette. Tout comme je déteste qu'un livre adapté au cinéma, en prenne l'affiche pour nouvelle couverture, mais ceci est un autre débat dont je parlerai prochainement !


Un profil perdu - Françoise Sagan
Le livre de poche - 178 pages

lundi 11 mai 2015

Manuel de Saint-Germain-des-Prés - Boris Vian




Voici une sorte de petit guide touristique peu ordinaire ! Boris Vian nous fait visiter de manière cocasse ce quartier devenu très célèbre par les personnalités qui le fréquentaient et par ces Zazous qui s'amusaient jusqu'au bout de la nuit dans des caves transformées en dancing !

Avant de nous décrire par le menu ces hauts-lieux qui firent la renommée du Saint-Germain-des-Prés entre les années 20 et 50, et de nous dresser alphabétiquement l'inventaire des personnalités hautes en couleur qui apportèrent leur grain de folie à ces lieux, Boris Vian nous décrit d'une manière tout à fait amusante ce célèbre quartier, en l'abordant sous ses angles préhistorique, historique, géographique, démographique et ethnologique ! Tout à fait absurde, mais c'est du Boris Vian ! 

Ce petit guide donne vraiment envie d'aller faire un peu de tourisme du côté du Flore, des Deux-Magots, du Lipp ou de la Rhumerie martiniquaise et de retrouver la folle ambiance du Tabou.

A la question "au fond, qu'est-ce que c'est que les habitants de Saint-Germain-des-Prés ?", voici ce qu'ont répondu quelques-uns d'entre eux :

- Paul Boubal : des traîne-patins
- Louis Barucq : des Semper-clubistes
- Annet Badel : des Germainophiles
- Anne-Marie Cazalis : des copains
- Claudine Chéret : des extravagantialistes
- Madame Cordonnier : des rongeurs
- Louis-Armand Fèvre : naturels le jour et fort drôles la nuit
- Max Géraud : des décavés
- Juliette Gréco : des gens comme les autres
- Henri Leduc : pas d'habitants, ou plutôt on ne les voit pas
- Claude Luter : des premiers communiants
- Edith la Rodière : des cerveaux
- Gabriel Pomerand : des Pratigerminois ou des c...., au choix
- Romi : la définition dépend de la date à laquelle ils se sont installés dans le quartier
- Tarzan : des dingues
- Pierre Voné : des cloportes nyctalopes

Et pour clore ce sujet, voici un extrait de Prête-moi ta plume, roman-pastiche de Robert Scipion qui fut écrit entre autres cafés au Flore et dans lequel on retrouve cette grandiose description du lieu :

"A Flaure : sur la place municipale de Flaure, une série de petites tables devant lesquelles les Genpolçarthres viennent sagement s'asseoir, et où ils attendent le néant jusqu'au soir. La plupart du temps, il ne vient pas et ils se résignent à "être" avec de longs gémissements existentiels. Pour ne pas offenser les divinités, ils achètent aux prêtres (les Gharçondkafés) pour vingt-six thunes les vingt, des klopes, sortes de petits objets liturgiques minces et blancs destinés à faire de la fumée en l'honneur des divinités.
Quelques-uns les laissent fumer toutes seules après les avoir allumées, mais la plupart, par esprit d'humilité, les pompent avidement avec la bouche pour que la fumée soit plus épaisse. Selon leur rang, la fumée leur sort par la bouche ou par le nez, mais il est plus rare, toutefois qu'elle leur sorte des yeux ou des oreilles. Plus il y a de la fumée et plus les Bhouballes (prêtres de première classe) sont contents."

Et puis tiens, ça m'a donner envie de ré-écouter Boris Vian tout ça !



samedi 9 mai 2015

Prochaines lectures...


Voici un échantillon de mes prochaines pages de lecture !

Je dis bien "échantillon" puisque ma "Liste à Lire", méticuleusement compilée dans un carnet réservé à cet effet, ne comprend pas moins de 200 ouvrages que je souhaiterais lire... Chose tout à fait utopique puisque celle-ci ne cesse de s'allonger et qu'il est statistiquement guère envisageable que j'y parvienne un jour !!!

Romans :




Bandes dessinées :



jeudi 7 mai 2015

Beauvoir in love - Irène Frain




Je qualifierais ce livre d'Irène Frain de biographie romancée. Elle s'est en effet largement inspirée des livres et lettres de Simone de Beauvoir ainsi que des témoignages de ses proches pour nous raconter la liaison que cette dernière a eue avec l'écrivain américain Nelson Algren à l'aube de ses 40 ans. Le côté romancé permet à l'auteur de combler les vides de certaines périodes ou situations et Irène Frain les dépeint comme elle imagine que les choses se seraient passées.

Nous sommes donc en 1947. Simone de Beauvoir part pour 4 mois aux Etats-Unis afin d'y donner une série de conférences sur l'existentialisme à travers le continent. L'égérie de Sartre n'a pas encore écrit l'oeuvre qui fera sa renommée mais est déjà reconnue comme une philosophe à l'intelligence pointue et pertinente. Mais dès son arrivée à New York, un pressentiment la taraude : "Il m'arrive quelque chose... Qu'est-ce qui m'arrive ?"... Simone est mal à l'aise, quelque chose ne va pas. Cela aurait-il un lien avec la liaison qu'entretien Sartre avec Dolorès, une américaine que Sartre a l'intention de faire venir en France puisque Simone n'y est pas ? Car oui, le couple Sartre/Beauvoir a ceci de particulier : ils s'aiment mais se veulent libre et acceptent l'un et l'autre ce qu'ils appellent des "amours contingentes". Mais malgré ce contrat, Simone est jalouse et ne veut Sartre que pour elle. 
Lors d'un dîner à New York, une amie lui donne les coordonnées de son amant à Chicago, Nelson Algren. Simone décide d'aller le voir et de profiter de l'occasion pour lui demander de lui faire visiter les bas-fonds de Chicago qu'elle veut raconter dans un livre sur l'Amérique. 
Cette rencontre qui a failli ne pas se faire va se transformer en une incroyable passion. Mais l'ombre de Sartre rôde et Nelson ne veut pas de ce "ménage à trois", il veut Simone toute à lui mais malgré son amour pour Nelson, cette dernière ne peut se passer de Sartre et reviendra toujours vers lui.


J'ai beaucoup aimé ce pan de vie de Simone de Beauvoir que l'on évoque en fait relativement peu. Sa liaison avec Nelson Algren fut bien connue, et la correspondance publiée, mais Beauvoir in love conte cela comme une romance avec détails et psychologie amoureuse et nous montre à quel point Sartre et Beauvoir formaient un couple atypique et inséparable. On a même l'impression que malgré la relative liberté qu'ils s'octroient, Simone de Beauvoir est sous l'emprise et la manipulation de Sartre et qu'elle obéit au moindre de ses ordres et désirs. Cette facette m'a troublée car on se figure une Simone de Beauvoir forte et libre, et elle se révèle ici souvent faible et soumise. Elle en fera en revanche voir de toutes les couleurs au pauvre Nelson Algren, transi d'amour pour sa Frenchie !



Beauvoir in love - Irène Frain
J'ai lu/Michel Lafon - 457 pages

mardi 5 mai 2015

Home is where the books are...


Petits coins de mon petit Home sweet home où l'on peut trouver des livres...

Dans mon salon






 Dans ma chambre





 Petit coin lecture dans ma chambre


 Dans la chambre d'amis




J'ai encore une bibliothèque entière dans la maison de ma Maman en Bretagne, et il faut savoir que j'emprunte énormément de livres à la médiathèque, sinon je ne saurais plus où les ranger et je n'aurais plus de sous !!!

samedi 2 mai 2015

L'orangeraie - Larry Tremblay




Ce livre est un uppercut, une claque dans la figure. C'est un livre à vous couper le souffle, à vous laisser étourdi... Si je devais le comparer à autre chose, ce serait à un film. Un film qui m'a abasourdie et dont je parle souvent autour de moi, il s'agit d'Incendies. Les deux histoires, sous format différent, m'ont fait le même effet, celui donc de me laisser pantoise et sans voix devant tant d'horreur racontée en beauté. Car la plume de Larry Tremblay est belle et douce, il raconte toute la cruauté du monde avec poésie, quel tour de force ! Il "peint" toute la réalité du monde en 180 petites pages, avec sobriété et délicatesse. Pour moi, ce livre est un bijou d'écriture et la chute inattendue vaut toutes les tirades de théâtre !

L'histoire : dans un pays jamais nommé mais que l'on pourrait penser être Iran, Liban, Afghanistan, Syrie..., deux frères jumeaux, Aziz et Amed vivent avec leurs parents. Leur père Zahed a repris la culture de l'orangeraie plantée autrefois par leur grand-père. La vie bascule le jour où une bombe tombe sur la maison de leurs grands-parents qui sont tués. Lorsque quelques jours après, Soulayed arrive avec ses hommes et demande à parler à leur père en posant une ceinture d'explosifs sur la table, c'est l'horreur qui saisit la mère. Au nom de la vengeance, au nom de la lutte contre l'ennemi, il est demandé à Zahed qu'un de ses fils devienne martyre et se fasse sauter avec la ceinture dans un camps ennemi de l'autre côté de la montagne. Zahed devra choisir lequel de ses fils il sacrifiera : Amed, le fort, ou Aziz le plus faible ?


Ce livre pose ces questions simples : pourquoi, comment accepter de sacrifier son enfant au nom de la vengeance ? Pourquoi obéir à des manipulateurs capables de convaincre des parents que leur fils mourra en héros et fera la fierté de sa famille ? Comment pouvoir accepter le fanatisme religieux, l'influence des extrémistes et le naturel avec lequel des familles font des enfants martyres ?
Au-delà de ces questions, l'histoire nous entraînera dans la psychologie d'un des jumeaux devenu adulte et nous dévoilera la vérité sur ce sacrifice.

"Ecoute-moi soldat. Je m'appelle Sony, j'ai sept ans.
Ecoute-moi soldat. Je m'appelle Aziz, j'ai neuf ans.
Ecoute-moi soldat. Je m'appelle Amed, j'ai vingt ans.
Dans ma tête, il y a d'autres noms, d'autres âges, beaucoup d'autres.
Celui qui te parles n'est jamais seul."




L'orangeraie
Larry Tremblay - La table ronde
180 pages

vendredi 1 mai 2015

Mauvais genre - Chloé Cruchaudet




Nous sommes en 1911, Louise et Paul s'aiment et se font la cour. Mais la Grande Guerre éclate et Louise et Paul auront tout juste le temps de se marier avant que Paul ne soit envoyé sur le front où il assistera à des scènes atroces et à la mort de ses compagnons d'infortune. Afin d'échapper à ce carnage, il se tranche volontairement un doigt pour être évacué du front mais après six mois d'hospitalisation, il est considéré comme tire-au-flanc et renvoyé dans les trachées. Paul n'y retournera pas : il déserte et fuit se cacher auprès de sa douce. Mais la guerre dure et Paul n'en peut plus de tourner en rond à ne rien faire dans cette petite chambre d'hôtel. Son statut de déserteur ne lui permet pas de mettre le nez dehors jusqu'au jour où un subtil subterfuge lui vient : se travestir en femme ! De fil en aiguille, Paul va merveilleusement s'approprier ce rôle jusqu'à ce que sa double identité devienne bien ambigüe et ne sème le trouble dans son couple.


Une belle BD en noir et blanc où seule la couleur rouge apparaît, une histoire d'amour passionnée et tragique, Mauvais genre est l'adaptation de La garçonne et l'assassin de Fabrice Virgili et Danièle Voldman et inspirée de faits réels.



Mauvais genre - Chloé Cruchaudet
Delcourt / Mirages