jeudi 30 juillet 2015

Muchachas - Katherine Pancol




Dans les trois tomes de Muchachas, Katherine Pancol convoque à nouveau les personnages de sa précédente trilogie (crocodiles, tortues et écureuils *), et c'est avec grand plaisir que nous retrouvons donc les aventures de Joséphine, Philippe, Hortense, Zoé, Gary et Shirley. Joséphine ne réalise toujours pas que son histoire d'amour avec Philippe est bel et bien réelle et a écrit un nouveau roman historique tout en poursuivant sa brillante carrière d'universitaire spécialiste du Moyen-Âge, Shirley pète un plomb, Zoé tombe amoureuse, Gary devient un virtuose du piano et intègre la prestigieuse Juilliard School de New York et Hortense, toujours égale à elle-même, rêve de conquérir la planète mode par tous les moyens.

Mais Muchachas ne nous conte pas que la vie quotidienne de ces personnages avec lesquels on a sympathisé. Katherine Pancol y intègre deux histoires parallèles qui ont un lien avec nos amis. Et la thématique de ces deux histoires est loin d'être gaie. Elle aborde en effet le très difficile sujet des violences faites aux femmes et aux enfants. Mais c'est tout en finesse et en intégrant des intrigues familiales que Katherine Pancol rompt la routine de l'histoire avec Stella, Léonie, Adrian et Tom d'un côté, et de Calypso et son Abuelo de l'autre. De chapitre en chapitre et de tome en tome, on se prend très vite à vouloir replonger le nez dans l'histoire pour savoir comment toute cette petite compagnie va dénouer les fils de son destin. Hortense va-t-elle devenir une icône de la mode ? Joséphine va-t-elle finir par prendre confiance en elle ? Ray va-t-il enfin payer pour tout le mal qu'il a fait ? Stella et Léonie vont-elles enfin pouvoir vivre en paix ? Je ne vous met pas sur la piste de tout le reste, à vous d'aller le découvrir, et c'est le moment, car Muchachas est une belle lecture de vacances et de détente !


Muchachas * - 417 pages
Muchachas ** - 405 pages
Muchachas *** - 611 pages
Katherine Pancol - Editions Albin Michel

*
Les yeux jaunes des crocodiles
La valse lente des tortues
Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi

lundi 27 juillet 2015

Citation


"Ceux qui aiment ardemment les livres constituent sans qu'ils le sachent, la seule société secrète exceptionnellement individualisée. La curiosité de tout et une dissociation sans âge les rassemblent sans qu'ils se rencontrent jamais.
Leur choix ne correspondent pas à ceux des éditeurs, c'est-à-dire du marché. NI à ceux des professeurs c'est-à-dire du code. Ni à ceux des historiens c'est-à-dire du pouvoir.
.... Ils forment à eux seuls une bibliothèque de vies brèves mais nombreuses. Ils s'entre-lisent dans le silence..."

Pascal Quignard
Vie secrète

vendredi 24 juillet 2015

Le salon des refusées - Claire Diterzi (musique)





En fait, Claire Diterzi a bien été pensionnaire à la Villa Médicis, mais au grand dam de certains "intellectuels" qui pensaient qu'une chanteuse de variété n'avait pas sa place dans l'antre de la création artistique. Moi je pense que Claire Diterzi avait toute sa place dans la célèbre et belle Villa surplombant Rome. La preuve avec ce bel album, "Le salon des refusées", qu'elle a créé là-bas, et que l'on peut qualifier d'oeuvre musicale artistique (enfin bon, je sais, ceci n'est que mon humble avis !). C'est vrai, pourquoi être pensionnaire de la Villa Médicis ne devrait rimer qu'avec "création décalée ou originale" ? 

Je trouve que l'article que Télérama lui a consacré en janvier 2013 reflète parfaitement ma pensée : 
"Dire que son arrivée à la villa Médicis avait fait s'étrangler quelques pisse-froid, terrifiés qu'une artiste de musique dite « populaire » puisse partager le même espace que des compositeurs « savants »... Ce Salon des Refusées est une réponse flamboyante. Un album truffé de références, étonnant, exigeant, déconcertant. Et remarquable. Sans lâcher sa guitare électrique, Claire Diterzi délaisse les machines qu'elle affectionnait pour un instrument banni (refusé, lui aussi) de la chanson et la pop : la viole de gambe. En résulte un son âpre, presque ancestral ; un dépouillement acoustique auquel elle ne nous avait pas habitués. Même son chant se débarrasse des effets d'hier, s'offrant dans une nudité d'équilibriste, impressionnant, mais pas démonstratif. Comme si l'éloignement créatif — et l'adversité ? — l'avait poussée à revenir à l'essentiel. A bien écouter, son disque dessine une carte du Tendre, au plus intime, dont le titre devient peu à peu un tiroir à double, ou triple fond. La « refusée » Diterzi ne se cogna pas seulement à la porte de la villa ; elle se heurta aussi à des murs amoureux, et avant cela paternels, qu'elle évoque ici sans frime, colère, ni faux-semblant. L'écriture est fulgurante, osée ; traversée d'humour et d'insolence. Parfois bouleversante. Clair-obscur ou Corps étrangers sont des modèles de délicatesse. Scellant, à la barbe des coincés de toutes les chapelles, une renaissance superbe." 

Le morceau "Corps étrangers" qui clôt l'album, est particulièrement beau :



 
Et pour la petite histoire, voici ce qu'était "Le salon des refusés(e)s" :
En 1863, le jury du Salon Officiel de peinture et de sculpture (désigné par les membres de l'Académie), refusa plus de 3000 œuvres sur 5000. À l'époque, le Salon était la seule façon pour un artiste d'acquérir une reconnaissance officielle. L’empereur Napoléon III, sur conseil de Viollet-le-Duc, décida qu’une exposition des refusés se tiendrait au Palais de l’Industrie. Le Salon des Refusés, illustration de l’émergence en opposition avec le goût officiel, marqua par sa grande modernité le début de la libération de la peinture, inacceptable pour la foule habituée au mauvais goût douceâtre des académiques (surnommés à l’époque “pompiers”). Coupée du grand public, cette peinture nouvelle œuvra en marge, dans l'audace soutenue par la foi commune des artistes.

Non, en fait, Claire Diterzi a bien été pensionnaire à la Villa Médicis, mais au grand dam de certains "intellectuels" qui pensaient qu'une chanteuse de variété n'avait pas sa place dans l'antre de la création artistique. Moi je pense que Claire Diterzi avait toute sa place dans la célèbre et belle Villa surplombant Rome. La preuve avec ce bel album, "Le salon des refusées", qu'elle a créé là-bas, et que l'on peut qualifier d'oeuvre musicale artistique (enfin bon, je sais, ceci n'est que mon humble avis !). C'est vrai, pourquoi être pensionnaire de la Villa Médicis ne devrait rimer qu'avec "création décalée ou originale" ? Je trouve que l'article que Télérama lui a consacré en janvier dernier reflète parfaitement ma pensée : "Dire que son arrivée à la villa Médicis avait fait s'étrangler quelques pisse-froid, terrifiés qu'une artiste de musique dite « populaire » puisse partager le même espace que des compositeurs « savants »... Ce Salon des Refusées est une réponse flamboyante. Un album truffé de références, étonnant, exigeant, déconcertant. Et remarquable. Sans lâcher sa guitare électrique, Claire Diterzi délaisse les machines qu'elle affectionnait pour un instrument banni (refusé, lui aussi) de la chanson et la pop : la viole de gambe. En résulte un son âpre, presque ancestral ; un dépouillement acoustique auquel elle ne nous avait pas habitués. Même son chant se débarrasse des effets d'hier, s'offrant dans une nudité d'équilibriste, impressionnant, mais pas démonstratif. Comme si l'éloignement créatif — et l'adversité ? — l'avait poussée à revenir à l'essentiel. A bien écouter, son disque dessine une carte du Tendre, au plus intime, dont le titre devient peu à peu un tiroir à double, ou triple fond. La « refusée » Diterzi ne se cogna pas seulement à la porte de la villa ; elle se heurta aussi à des murs amoureux, et avant cela paternels, qu'elle évoque ici sans frime, colère, ni faux-semblant. L'écriture est fulgurante, osée ; traversée d'humour et d'insolence. Parfois bouleversante. Clair-obscur ou Corps étrangers sont des modèles de délicatesse. Scellant, à la barbe des coincés de toutes les chapelles, une renaissance superbe." Le morceau "Corps étrangers" qui clôt l'album, est particulièrement beau :

Copy and WIN : http://ow.ly/KNICZ

lundi 20 juillet 2015

Lolita - Vladimir Nabokov



Un homme répondant au curieux pseudonyme de Humbert Humbert, s'adressant à des jurés ou interpellant directement le lecteur, raconte l'histoire de sa vie... Une histoire peu banale pour le commun des mortels mais qui, paradoxalement coure certainement plus les rues qu'on ne le pense. Humbert Humbert, homme d'âge mûr, a en effet la particularité d'être attiré par les très très jeunes filles qu'il appelle nymphette. Cette attirance lui vient de son enfance durant laquelle il a vécu une histoire d'amour intense avec une fillette qui est décédée quelques années plus tard. Dès lors, il n'aura de cesse de vouloir retrouver les émotions découvertes mais prématurément interrompues avec Lolita, son amour d'enfance. Quête qui tourne parfois même à l'obsession. Chasseur à l'affut de la moindre nymphette qu'il pourrait attraper dans ses filets, il finit par trouver enfin, en Dolorès, la fillette de 12 ans de sa logeuse, la copie conforme de Lolita. Stratège, calculateur et manipulateur, il épousera la mère pour se rapprocher de la fille et tenter par tous les moyens d'assouvir ses désirs pédophiles.

Le roman se découpe en trois parties montrant clairement l'évolution de l'histoire : la première partie de la vie d'Humbert Humbert de son enfance à sa rencontre avec Dolorès, l'installation chez la mère de Dolorès et ses stratagèmes pour approcher l'enfant, et enfin, le "dérangeant" road-trip de l'homme et la fillette. L'écriture de Vladimir Nabokov est très belle et littéraire et truffée de références. Cette plume châtiée permet à l'auteur de raconter cette histoire de pédophilie, d'inceste même puisque Humbert Humbert devient en quelque sorte le père de Dolorès, sans jamais tomber dans la vulgarité et la pornographie. La tension et l'horreur iront crescendo jusqu'au dénouement porté par la folie et la jalousie destructrice d'Humbert Humbert.

J'ai aimé ce livre pour la beauté de l'écriture et la construction du roman. Moins pour la thématique de l'histoire qui m'a progressivement mise mal à l'aise et par la personnalité dérangée des protagonistes. On ne peut s'empêcher d'avoir de la pitié, voire de la compassion pour ce couple hors norme, mais j'avais hâte d'arriver au dénouement pour me libérer de l'emprise psychologique du personnage...

J'ai désormais envie d'en voir les deux adaptations cinématographiques.

Lolita - Vladimir Nabokov
Folio - 531 pages

jeudi 16 juillet 2015

Les fameuses PAL !




"Je devine que vous croulez sous les piles. Ah, tous ces ouvrages par vous acquis, soigneusement consignés, préparés au fil des articles ou des émissions, tous ces livres qui vous font de l'oeil et n'attendent que la caresse de votre main, le poids de votre regard, la délivrance qu'octroient une page cornée, une phrase que l'on souligne, une tranche qui se plie... Allez-y ! Lisez !"

François Busnel


Dans le jargon des grands lecteurs, PAL signifie Pile A Lire... Je préfère personnellement parler de LAL : Liste A Lire.

J'ai certes une petite PAL personnelle, mais ma LAL qui consigne les livres que je souhaite emprunter à la médiathèque (le portefeuille apprécie plus !) est compilée dans un carnet spécial et ne cesse de s'allonger, virtuellement donc mais matérialisée par mon Memoriae Quo Vadis ! 

Cette liste doit comporter environ 200 titres de romans et BD, et comme je lis moins vite que je n'écris de titres dans mon carnet, j'émets quelques réserves sur la possibilité de réussir un jour à en "stabilobosser" tous les titres !
Sinon, pour éviter d'allonger encore et toujours cette liste, il ne faut plus lire les blogs et les sites littéraires, ne plus être abonnée aux pages FB des amoureux de la lecture, ne plus lire Lire, ne plus regarder La grande librairie, ne plus céder aux sirènes amies qui conseillent telle ou telle lecture et ne plus envisager de plonger tête la première dans la bibliothèque familiale largement pourvue  !

Je vous épargnerai le détail de ma longue longue longue Liste A Lire (un petit peu aussi parce que le courage me manque !)



mon précieux carnet :


samedi 11 juillet 2015

Portrait d'une lectrice


Voici un petit billet très personnel pour vous livrer mon portrait de lectrice !


Plutôt corne ou marque-page ?
Au risque de passer pour une psycho-rigide, je ne supporte absolument pas que l'on puisse corner les pages d'un livre ! Mon immense respect pour l'objet je pense...
Au risque de passer pour une folle, je ne supporte également absolument pas que l'on puisse corner les pages d'un livre car je considère cela comme une blessure faite au papier et à l'histoire que l'on lit.
Chez moi, c'est marque-page obligatoire, j'en ai d'ailleurs des quantités industrielles. Les gens qui me connaissent bien m'en offrent et je ne résiste pas au plaisir d'en acheter régulièrement. Je ne suis pas vraiment collectionneuse mais on peut dire que mon stock de marque-page commence à constituer une petite collection !
Bon, et puis s'il n'y a pas de marque-page sous la main, il y a toujours un petit bout de papier ou un post-it qui traîne pour éviter de faire mal aux livres... Non ?


As-tu déjà reçu un livre en cadeau ?
Bien souvent effectivement. A l'inverse, les gens pensent souvent qu'il est difficile de m'offrir un livre par surprise car ils craignent que je l'ai déjà lu ! Je reste très reconnaissante envers mes collègues de bureau de m'avoir offert L'ombre du vent pour mon quarantième anniversaire, ce qui m'a permis de découvrir l'excellent Carlos Ruiz Zafon. Très beau choix.


Lis-tu dans ton bain ?
Jamais car je n'ai pas de baignoire mais une douche. J'ai pourtant eu une baignoire autrefois, dans d'autres logements, mais aussi curieux que cela puisse paraître pour une fille, je n'ai jamais supporté d'y rester trois heures et encore moins d'y lire ! (la trouille sans doute d'éclabousser mon livre ?)


As-tu déjà pensé à écrire un livre ?
C'est fait ! Cela remonte déjà à quelques années et il traîne toujours dans un tiroir car je ne l'ai jamais proposé à personne. Sans doute parce que je le trouve médiocre et sans intérêt... En fait, il s'agit plutôt d'un récit de vie, d'un témoignage d'événements qui me sont arrivés à une certaine période de ma vie... Seules deux personnes l'ont lu à ce jour.


Que penses-tu des séries de plusieurs tomes ?
Cela ne me dérange pas du tout mais il m'arrive souvent d'être frustrée de devoir attendre un certain temps avant de lire la suite d'une série. Par exemple, j'ai lu récemment La vie des elfes de Muriel Barbery et j'ignore combien de temps il me faudra attendre avant d'en lire la suite. A l'inverse, une amie vient de me prêter d'un seul coup les trois tomes de Muchachas de Katherine Pancol. Ils m'attendent pour les vacances.


As-tu un livre culte ?
J'ai pour habitude de dire que Le petit prince est mon livre culte car c'est celui qui m'a fait découvrir et aimer la lecture.
Mais je ne peux pas ne pas parler de L'écume des jours de Boris Vian qui doit être le livre que j'ai le plus lu dans ma vie, ni du Coeur cousu et Du domaine des murmures de Carole Martinez. J'ai, jeune fille, également été marquée par La peste et L'étranger de Camus. Et si l'on remonte encore un peu plus dans le temps, par La cicatrice de Bruce Lowery et Mon bel oranger de José Mauro de Vaconcelos.
Bon j'arrête là parce qu'en fait, j'ai plein de livres cultes !!!


Aimes-tu relire ?
J'ai tellement de livres à lire que je relis rarement. Mais j'aime ça ! J'aime surtout relire mes livres cultes ! J'ai toutefois pour projet de relire prochainement La ferme africaine et Lettres d'Afrique de Karen Blixen, la trilogie de Ces Messieurs de Saint-Malo de Bernard Simiot ainsi que Elle marchait sur un fil de Philippe Delerm.


Rencontrer ou ne pas rencontrer les auteurs des livres qu'on a aimés ?
Bien sûr ! Cela ne m'arrive malheureusement pas souvent, mais il me plairait beaucoup de pouvoir échanger "pour de vrai" avec mes auteurs favoris.


Aimes-tu parler de tes lectures ?
Si je n'aimais pas parler de mes lectures :
- je n'aurais pas créé ce blog
- je n'aurais pas créé un club de lecture sur mon lieu de travail
- je ne passerais pas des heures à parler avec ma Maman, mon Philou, mes amis... des livres que j'ai lus (et réciproquement des livres qu'ils ont lus)


Comment choisis-tu tes livres ?
La plupart du temps sur des conseils que j'ai lus ou entendus : blogs, magazines, journaux, émissions télé et radio (ahh, Augustin Trapenard et François Busnel)... Je dévore et j'écoute tout ce qui parle de lecture (et de culture en général).
Mais il m'arrive fréquemment d'acheter des livres uniquement parce que le titre ou la couverture m'interpellent ! Je n'ai encore jamais été déçue par l'appel d'un livre au hasard.


Une lecture inavouable ?
J'estime qu'il n'y a pas de lecture inavouable, car à partir du moment où quelqu'un fait la démarche de lire, c'est déjà superbe et j'encourage tout un chacun à lire, quel que soit le genre.
Et plus personnellement, je n'ai honte d'aucune de mes lectures !


Des endroits préférés pour lire ?
Partout où je peux lire ! J'ai bien sûr une préférence pour mon canapé, mon lit, ma chaise longue sur ma terrasse, la plage, au bord d'une piscine, mais pour la petite histoire, je suis capable de lire dans le tramway, dans le train, dans mon bureau open-space sans que cela ne me perturbe car je m'isole dans ma bulle virtuelle !


Un livre idéal pour toi serait ?
Celui qui me fait rêver, m'enchante, me fait voyager, me fait pleurer, me fait rire mais par-dessus tout, qui est bien écrit, bien conté. Il faut que l'écriture, les mots, les tournures de phrases me transportent.


Lire par-dessus l'épaule ?
A vrai dire, je n'aime pas du tout qu'on lise par-dessus mon épaule car quand je lis, je suis dans mon monde et je considère cela comme une intrusion. Je ne le fais pas moi-même par respect envers la personne qui lit.


Télé, jeux-vidéo ou livres ?
- Jeux-vidéo jamais
- Télé un peu (surtout pour les bons films en replay et les émissions culturelles)
- Livres par-dessus tout !


Lire et manger ?
Si vous avez bien suivi la progression de ce questionnaire, vous connaissez probablement déjà la réponse ! (rapport à ma maniaquerie !)


Lecture en musique ou en silence ?
Je préfère lire dans le silence et je ne mets donc jamais de musique. En revanche (comme je m'enferme dans ma bulle), je suis quand même capable de lire s'il y a du bruit autour de moi (musique, télé, gens qui parlent...)


Que deviendrais-tu sans livres ?
J'essaierai de les écrire moi-même


Tu achètes un livre par le Net et tu le reçois un peu abîmé. Que fais-tu ?
Je n'achète jamais de livres par le Net. Bon si, allez j'avoue : j'ai acheté deux fois des livres par le Net, une fois parce que j'avais eu une carte cadeau F..C et que c'était plus simple pour moi de les commander sur la toile et une fois parce que j'ai été immobilisée chez moi pendant trois mois et demi pour raisons de santé et que cela m'a bien rendu service ! (et c'est tout récent). Sinon, c'est chez mes libraires favoris que je me fournis !


Quel est l'élément qui t'a donné le goût de la lecture ?
Je triche, il y en a trois :
- le fait que mes parents et mon frère aîné lisaient énormément, ce qui m'a donné envie de fouiner dans les bibliothèques (et accessoirement le fait que chacun parle librement de ses lectures durant les repas)
- le fait que mes parents m'aient inscrite toute petite à la bibliothèque et m'ont initiée au choix et à l'emprunt de livres
- le fait que le premier livre que j'ai été en mesure de comprendre fut Le petit prince


Que penses-tu de toutes ces adaptations cinématographiques ?
Je trouve cela très bien à partir du moment où le film est beau et réussi et colle au plus près au livre. J'ai souvent été très très déçue mais parfois ravie et enthousiasmée.
Exemples d'échec : The lovely bones tiré de La nostalgie de l'ange d'Alice Sebold et L'hypnotiseur de Lars Kepler. Je le dis franchement, je les ai trouvés vraiment ratés. Je me souviens avoir beaucoup râlé pour d'autres adaptations, mais là, tout de suite, ça ne me revient pas !
Exemple de réussite : l'adaptation de La voleuse de livres de Markus Zusak, et je l'attendais au tournant celui-là ! Et aussi Les cendres d'Angela tiré du roman autobiographique de Franck Mc Court.
Ni déception, ni ravissement, mais je trouve que L'écume des jours de Michel Gondry est franchement pas mal réussi compte-tenu de la difficulté à porter à l'écran ce chef d'oeuvre de Boris Vian.
Ah, et pareil pour Gatsby le magnifique de Baz Luhrmann, franchement pas mal adapté
Sinon, j'aime beaucoup les films tirés de biographies d'écrivains : Violette Leduc, Albert Camus, Alexandre Dumas, Françoise Sagan, Oscar Wilde...
Incendies, de Denis Villeneuve est pour moi un chef d'oeuvre, mais je n'ai pas encore lu le livre de Wajdi Mouawad


Si tu ne devais retenir qu'un seul personnage rencontré dans tes lectures, ce serait lequel ?
Je triche encore : je peux en citer trois ? Des femmes bien sûr :
- Bérénice dans Aurélien d'Aragon
- Xavière dans L'invitée de Simone de Beauvoir
- Esclarmonde dans Du domaine des murmures de Carole Martinez


Quels sont les cinq livres de ta PAL qui te font le plus envie ?
- Vernon Subutex, Virginie Despentes
- La fille du train, Paula Hawkins
- Qu'il est bon d'être mauvais, L'odieux connard
- Le coeur entre les pages, Shelly King
- Soudain seuls, Isabelle Autissier


Si tu ne pouvais plus lire qu'un seul type de livre, lequel ce serait ?
J'hésite entre roman "classique" et thriller


Comment classes-tu tes livres dans ta bibliothèque ?
Aucun classement, c'est du grand n'importe quoi, j'entasse, j'empile en ce qui me semble être une composition tout à fait artistique !!! En revanche, même si c'est rangé n'importe comment et un peu dans toutes les pièces de la maison, je sais exactement où se trouve chaque livre, donc aucun souci pour les recherches.


Livre papier ou e-book ?
Livre papier. Je ne suis pas du tout attirée par l'e-book et je suis quelqu'un de très tactile. J'ai besoin du contact du papier sous mes doigts, de l'odeur du livre, j'ai besoin de tourner les pages et de marquer l'endroit où je m'arrête par l'un de mes marque-page. Et puis un e-book a toujours la même physionomie alors qu'un livre peut être grand, petit, épais, mince, avec des pages de couleurs différentes, une texture différente, une qualité de papier différente, une couverture colorée ou sobre. Tout cela en fait pour moi un objet presque artistique ! Cela en fait même presque quelque chose d'humain car chacun a sa personnalité et sa physionomie particulière


Que fais-tu de tes livres une fois lus ?
Je les range n'importe comment là où je leur trouve une petite place ! Maintenant, je les prête aussi. Je dis "maintenant" car il fut un temps où je n'aimais pas prêter mes livres, par crainte de les retrouver abimés, ou même de ne plus les revoir, et cela m'est déjà arrivé plusieurs fois. J'ai pris sur moi en me disant que ce n'était pas grave !


Connais-tu la règle de la page 99 ? Et si oui, est-ce que tu l'appliques parfois à tes lectures ?
Je ne connais pas du tout cette règle, alors je vais aller voir ce que c'est !
Ah ben non, je ne l'applique surtout pas !


Quel est parmi toutes tes lectures ton méchant préféré ?
Pour qu'il soit mon préféré, il ne faut pas qu'il soit trop méchant (j'aime pas les méchants), alors je dirais Henri Molise dans Mon chien stupide de John Fante, mais ce n'est pas vraiment un méchant en fait !


Que penses-tu des challenges littéraires ?
Je suis sur la blogosphère, quelqu'un d'assez solitaire qui mène sa petite barque (son petit blog) tranquille sans participer à tel ou tel exercice collectif, je n'y participe donc pas mais je trouve ça intéressant. J'ai déjà fait une lecture commune avec Sandrine et l'exercice m'a plu, c'est plutôt sympa de "confronter" ses lectures. En revanche, je pratique ce genre d'exercice au sein de mon club de lecture.


Quel est le livre que tu as le plus détesté ?
Le parfum de Patrick Süskind. C'est d'ailleurs l'un des trois livres que je n'ai jamais pu finir, et ce n'est pas du tout mon genre de ne pas finir un livre car je m'accroche en général jusqu'au bout !
Ne me huez pas mais les deux autres livres que je n'ai jamais pu terminer son Belle du Seigneur et Harry Potter, mais autant je n'ai pas du tout envie de retenter la lecture du Parfum, autant j'ai envie de tenter à nouveau la lecture de Belle du Seigneur car je pense que je n'étais pas dans l'état d'esprit idéal le jour où j'en ai commencé la lecture. Quant à Harry Potter, je n'arrive pas à dépasser la page 50 du premier tome, mais peut-être un jour...


Tes derniers coups de coeur littéraires ?
Je trouve que j'ai beaucoup de chance dans mes choix de lecture car je fais très régulièrement de belles rencontres et lis de belles histoires ! S'il faut citer des titres, ce sera donc :
- Saisis ta chance, Bartholomew Neil
- L'orangeraie, Larry Tremblay
- Comment les grands de ce monde se promènent en bateau, Mélanie Sandler
Un peu plus lointain mais magnifique : 
- Trois mille chevaux vapeur d'Antonin Varenne


Quel livre lis-tu en ce moment ?
Lolita de Vladimir Nabokov (merci Martine !). Je le chroniquerai quand je l'aurai terminé mais pour l'instant, je suis happée par l'histoire malgré une certaine réticence que j'ai eue au départ, concernant le thème du livre...


Pour illustrer mon Portrait de lectrice, j'ai choisi une photo extraite du film La chinoise de Jean-Luc Godard avec Anne Wiazemsky et Jean-Pierre Léaud. Nouvelle vague que j'aime tant !

lundi 6 juillet 2015

Le principe - Jérôme Ferrari




Je m'intéresse aux sciences aussi ! En bonne littéraire que j'étais, ce n'était pourtant pas du tout ma tasse de thé durant mes études. Une certaine moyenne annuelle de 1,5/20 en physique/chimie m'a d'ailleurs valu au lycée ce commentaire du prof : "dépassée par les événements" ! Mais bon, les années passent et la curiosité oeuvre et, aussi incroyable que cela puisse paraître, je suis aujourd'hui piquée de curiosité pour tout ce qui touche à la mécanique quantique, aux particules et autres bozons de Higgs... Qui l'eut cru !!! Soyez rassurés, je ne comprends pas toujours tout, bien au contraire, mais tout cela me fascine au point d'être tout de même un peu attentive à la chose.

Bref, quand j'ai vu que le Goncourt 2012 pour Le sermon sur la chute de Rome avait écrit une biographie sur le physicien Werner Heisenberg, fondateur de la mécanique quantique, inventeur du principe d'Incertitude et prix Nobel de physique en 1932, je me suis dit qu'entre deux romans, cela pouvait m'intéresser (oui parce que ce genre de livre se lit forcément entre deux romans de détente).

Ce fut effectivement une lecture très intéressante du point de vue narratif, l'auteur s'adressant directement au physicien à travers la voix d'un jeune étudiant pour en conter la vie et l'histoire, mais également sur le fond puisque Heisenberg travailla sur les fondamentaux de ses recherches sur fond de seconde guerre mondiale, période sur laquelle porte la majeure partie du livre. On apprend également qu'il fut en désaccord profond avec Einstein sur la question du Principe et l'on est forcément touché et choqué par le récit des bombardements d'Hiroshima et Nagasaki ainsi que des essais nucléaires dans le Pacifique. En effet, le développement de l'énergie nucléaire fut le coeur de ses recherches, oui mais le nucléaire pacifique. Ainsi, il ne pensait pas que l'arme atomique serait créée et utilisée pour ce funeste dessein... Touché également par l'évocation de l'Holocauste et par le dilemme du physicien : s'exiler afin que ses recherches ne soient pas récupérées par la propagande nazie ou rester pour faire en sorte de limiter les dégâts ?

Une lecture cependant difficile puisqu'il convient de se concentrer pour suivre l'histoire du célèbre physicien, mais un récit passionnant et une belle écriture. Jérôme Ferrari s'est inspiré de l'autobiographie de Werner Heisenberg, La partie et le tout pour retracer la vie du scientifique sous une plume relativement compréhensible pour les béotiens comme moi !

"Vous aviez vingt-trois ans et c'est là, sur cet îlot désolé où ne pousse aucune fleur, qu'il vous fut donné pour la première fois de regarder par-dessus l'épaule de Dieu. Il n'y eut pas de miracle, bien sûr, ni même, en vérité, rien qui ressemblât de près ou de loin à l'épaule de Dieu, mais pour rendre compte de ce qui s'est passé cette nuit-là, nous n'avons le choix, nul ne le sait mieux que vous, qu'entre une métaphore et le silence. Pour vous, ce fut d'abord le silence, et l'éblouissement d'un vertige plus précieux que le bonheur."

"Vous rappelez-vous ce que croyait Einstein, quand il se laissait aller aux spéculations métaphysiques ? Tout est donné une fois pour toutes, l'univers immense et chacune de nos vies, nos amours minuscules, dans le bloc compact d'une inaccessible éternité que notre esprit parcourt et déroule sous la forme successive d'un flux, comme la pointe d'un diamant suivrait les sillons d'un disque infini."


Le principe - Jérôme Ferrari
Actes Sud - 161 pages

vendredi 3 juillet 2015

Baronne Blixen - Dominique de Saint Pern

"Il existe un dieu pour veiller sur les légendes en perdition. Pour sauver les étoiles un peu oubliées. Un ange gardien capable de quitter la table du banquet où les dieux festoient. Il existe, sinon comment expliquer."



On connaissait plus ou moins l'histoire de Karen Blixen. Qui n'a pas vu le chef d'oeuvre de Sidney Pollack, Out of Africa ou lu La ferme africaine dont est inspiré le film ? Cette magnifique histoire d'une danoise ayant épousé le frère jumeau de son ex-amant et partie vivre au Kenya en pleine Première Guerre Mondiale pour y planter du café ; cette belle romance avec Denys Finch Hatton, aristocrate britannique devenu organisateur de safaris ; cette belle peinture de la vie africaine à l'aube de grands bouleversements historiques... Je pense que vous, comme moi, ne connaissions probablement que ce pan de vie de celle qui souhaita que l'on continue à l'appeler Baronne alors que ce titre lui avait été transmis par Bror, son ex-mari.
Mais peut-être avez-vous également entendu parler du Festin de Babeth ou encore des Contes Gothiques ?

Bien qu'ayant connu un véritable succès littéraire (notamment outre-Atlantique) durant cette période, on connaît moins l'après-épopée africaine. C'est sur cette deuxième partie de la vie de la Baronne que revient principalement Dominique de Saint Pern dans cette biographie atypique.

Pourquoi atypique ? Parce Dominique de Saint Pern évoque la vie de cette incroyable personnalité à travers la voix et les souvenirs de celle qui fut en quelque sorte sa dame de compagnie à son retour au Danemark (après Tsavo) : Clara Svendsen. C'est donc sous la plume de l'auteure que Clara égrène la vie quotidienne à Rungstedlund et surtout la personnalité fascinante de cette femme à multiples facettes... Tantôt Isak Dinesen, tantôt Tania, tantôt Tanne, tantôt Baronne, tantôt simplement Karen, on ne peut rester indifférent face à ce caractère et l'on apprend que Karen ressentait un énorme besoin d'être aimée et de se sentir exclusive. Elle a suscité la fascination des deux personnes qu'elle a prises sous son aile : Clara, jeune professeure et Thorkild, jeune agrégé de philosophie devenu poète. L'emprise qu'elle a eue sur eux n'a eu d'égale que l'admiration qu'ils lui vouaient, jusqu'à vouloir nouer un pacte de sang avec le jeune homme à qui elle fera subir humiliations et jalousies. Capricieuse, intransigeante et pourtant si humaine et bonne car ne souhaitant à ceux qu'elle aime que de s'élever intellectuellement, elle passera la deuxième partie de sa vie dans les souffrances des stigmates laissés par cette honteuse maladie que lui transmis Bror au Kenya, fruit de ses multiples infidélités. Rongée par la syphilis, tordue de douleur, subissant maintes et maintes opérations, et lentement empoisonnée durant toutes ces décennies par le mercure qui était la base de son traitement depuis 1915, elle s'éteindra dans son sommeil à l'âge de 77 ans et, alors qu'on eu pensé qu'elle souhaitât être enterrée sur un certain plateau africain face à la plaine sauvage, à l'endroit même où un couple de lions venait chaque soir se reposer sur la tombe de Finch Hatton, une simple pierre tombale sous un hêtre de sa propriété et à côté de la tombe de Pasop, son fidèle chien, sera sa dernière demeure.



Extraits :

"Karen s'interrogeait sur le souvenir que l'Afrique gardait d'elle, inquiète d'être oubliée de ceux qu'elle avait tant aimés.
"Et l'Afrique, sait-elle un chant sur moi ? L'air vibre-t-il jamais d'une couleur que j'ai portée, y a-t-il un jeu d'enfant où mon nom ressurgit, la pleine lune jette-t-elle sur le gravier de l'allée une ombre qui ressemble à la mienne ? Les aigles du Ngong me cherchent-ils parfois du regard ?"

"Lorsque je suis revenue pour la troisième fois à Rungstedlund, l'accueil avait changé. On me traitait en femme de chambre. A ma demande, il est vrai. 
J'étais sortie de notre dernière rencontre soucieuse. Servir de couverture dans une mystification littéraire m'amusait. Mais je pouvais faire plus. J'en étais convaincue. Cette femme à l'écart du monde me hantait. Quelle preuve lui donner de mon admiration, qui ferait naître son amitié ? De retour à l'université de Risskov, je compris qu'il était temps de dire adieu à mes étudiants latinistes. De franchir un nouvel échelon dans ma carrière. Un poète élisabéthain a écrit : "je suis le maître de mon destin, je suis le capitaine de mon âme", tel était mon état d'esprit lorsque j'écrivis la lettre qui déciderait de mon avenir. Avec le recul, je peux dire : de ma vie tout entière."


J'avais lu La ferme africaine et Lettres d'Afrique à 16 ans, c'est-à-dire il y a déjà 30 ans ! Lire Baronne Blixen m'a donné envie de me replonger dans ces deux oeuvres que j'appréhenderai très certainement différemment et dont j'apprécierai beaucoup mieux et sans aucun doute la plume littéraire !



Baronne Blixen - Dominique de Saint Pern
Stock - 431 pages






mercredi 1 juillet 2015

Un thé spécial pour Lire


Les amateurs de thé et de lecture (les deux font souvent la paire) seront ravis : à l'occasion des 40 ans de Lire, Le thé des écrivains a créé une édition spéciale et limitée.
Un thé vert aux saveurs de dattes, rhubarbe, fraise, framboise, fleur d'oranger, rose et pétales de fleur... Une vraie promesse de boisson parfumée dans une boîte collector pour désaltérer des heures de lecture !

Je suis moi-même capable de boire des litres de thé lors de mes échappées littéraires et pour rester dans le sujet, j'ai commencé une étude sur le thème "le thé dans la littérature". Ainsi, je note tous les passages de livres dans lesquels il est question de thé et c'est encore mieux lorsqu'il s'agit d'un thé spécial (le Lapsang Souchong par exemple) ou quand il s'agit d'une scène mettant bien en avant la place du thé. Si d'ailleurs vous avez des exemples ou extraits de livres sur ce sujet, je suis preneuse !