"Deux
ombres encerclent mes yeux. Grignotée par les infiltrations, mon arcade
sourcilière n'est plus vraiment droite. Regard enfoncé dans un fossé
d'os et de paupières. Regard de vieille île, de pauvfille. Je suis
peut-être déjà vieille... et mon âme incontinente peine à garder mes
secrets. Elle laisse le chagrin, les vents d'ailleurs coloniser mes
espérances. J'aimerais retrouver mon enfance arawack. A l'époque, je
savais cuire et manger mes ennemis. Je n'en aurais fait qu'une bouchée
de cette chienne de solitude. Je voudrais mettre mon or à mon cou, moi
que l'on dit île aux fleurs. Je voudrais mettre tout mon or à mon cou, à
mes oreilles, à mes poignets. Mais les trésors des pirates ont chaviré
dans les anses de boue qui cernent mes yeux"
Oserais-je la comparaison avec le Grand poète martiniquais ? Je trouve qu'il y a une inspiration, une veine Césaire dans le magnifique texte en prose de Véronique Kanor. Un texte fort, poignant, une plume percutante et poétique à la fois... Superbe lecture.
Oserais-je la comparaison avec le Grand poète martiniquais ? Je trouve qu'il y a une inspiration, une veine Césaire dans le magnifique texte en prose de Véronique Kanor. Un texte fort, poignant, une plume percutante et poétique à la fois... Superbe lecture.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire