mardi 30 juin 2020

Alma, le vent se lève - Timothée de Fombelle

Afrique - La Rochelle - Océan Atlantique entre les côtes d'Afrique et Saint-Domingue



1786, Alma vit en toute quiétude dans une vallée isolée d'Afrique, accessible une fois l'an seulement par la montée des eaux de pluie. La vie s'écoule paisiblement pour la jeune fille et sa famille, jusqu'au jour où son petit frère Lam disparaît. Alma comprend ce qui s'est passé et part à sa recherche. Au même moment à La Rochelle, le jeune Joseph, à la recherche d'un immense trésor, embarque clandestinement sur La douce Amélie, navire négrier ralliant les côtes d'Afrique. Leurs destins vont se croiser.

Je ne veux pas trop en dire sur ce premier volet de la trilogie Alma de Timothée de Fombelle, mais c'est passionnant et plein de rebondissements. Cette aventure sur fond de commerce triangulaire aborde l'horreur de la traite négrière et on tremble, on espère, on prie même pour qu'Alma voit sa quête aboutir malgré l'inconnu qui l'attend et ce qu'elle découvre sur la cruauté humaine. La fin de ce premier opus nous offre un rebondissement assez inattendu. 

Dire qu'il faut désormais attendre pour pouvoir lire la suite ! Le 2ème tome, L'enchanteresse paraîtra en 2021.

mardi 23 juin 2020

Littérature jeunesse antillaise

Guadeloupe



La littérature caribéenne, c'est aussi des romans jeunesse !
Je viens d'en lire trois, vraiment très intéressants de célèbres auteurs guadeloupéens, des idées lectures pour vos enfants.

Rêves amers de Maryse Condé :
 
Alors que la vie s'écoule paisiblement pour Rose-Aimée dans son village haïtien, elle doit quitter les siens pour devenir bonne à la ville. A 13 ans, elle va découvrir la dure réalité de la vie, réalité qu'à aucun moment, malgré le jeune âge de ses lecteurs, Maryse Condé ne minimise. Car ainsi va malheureusement la vie pour nombre de jeunes haïtiens. Rêvant d'une vie heureuse, Rose-Aimée va fuir et découvrir l'exil et l'immigration. Un roman très touchant et émouvant mais à la fin rude et totalement bouleversante.

Case mensonge de Gisèle Pineau :
 
Un peu moins dur que Rêves amers, Case mensonge aborde la thématique des secrets de famille tout en évoquant la vie du quartier Roucou, bidonville de Pointe-à-Pitre, dont les habitants espèrent un relogement prochain dans de beaux appartements en construction. On y suit le quotidien de Djinala, 11 ans, auprès de sa mère, son frère et sa soeur. Mais à la faveur d'une querelle de quartier, un secret touchant Djinala va être révélé au grand jour.

Coulée d'or d'Ernest Pépin :
 
C'est par de petites touches de vie quotidienne qu'Ernest Pépin nous conte les moments marquants de son enfance. 17 chapitres comme 17 tableaux brossant le portrait du facétieux garçonnet dans la Guadeloupe des années 50. Les jeux à la rivière, les vacances chez les grands-parents, la première communion, les amours d'enfance, l'école, le retour de métropole du papa... le tout ponctué de nombreuses expressions en créole. C'est frais, doux, tendre comme l'innocence de l'enfance !

jeudi 18 juin 2020

Cargo - Marianne Rötig

Entre Le Havre et l'île de Malte à bord d'un cargo


Parce qu'elle souhaite écrire une histoire se déroulant sur un cargo, Marianne Rötig embarque pour une semaine comme passager sur un de ces géants des mers.

Elle a une semaine pour observer, photographier, découvrir, se fondre dans cet univers hors norme et masculin ou les silences valent tous les longs discours. "Je tomberai amoureuse du silence des hommes" dira-t-elle dans l'article qu'elle a consacré au magazine Bouts du monde sur son expérience. Pour chaque jour de la semaine, associé à son astre, voire à un dieu romain, Marianne fera le récit de sa traversée... Le fait n'est pas anodin, Marianne quittera le port du Havre un jeudi, jour de Jupiter, dieu de la terre et du ciel, pour arriver à Malte un mercredi, jour de Mercure, dieu du commerce, des voyages et... des voleurs ! Cette histoire, Marianne dira la voler car "l'écriture est un vol". Une semaine pour tout vivre, tout assimiler, du gigantisme du navire capable de transporter des centaines de containers, à la personnalité de ses hommes d'équipage aux multiples nationalités et personnalités. Malgré la barrière de la langue, les liens vont petit à petit se nouer, les amitiés naître, les affinités émerger, la vie s'écouler, l'amour de la mer la submerger. Marianne aura bien du mal à quitter cet univers atypique et ordinaire à la fois, à quitter ces hommes justes, à quitter l'antre du colosse, à quitter la mer. Sur terre, il faudra réapprendre la vie et les hommes, en conservant le souvenir de cette incroyable parenthèse car le cargo a définitivement jeter l'ancre dans l'âme de Marianne.

Un grand merci à ma libraire Mélanie qui m'a offert ce très beau récit de voyage en me disant que cela devrait me plaire. Oh que oui ce récit m'a plu ! L'expérience de l'auteure, au-delà d'être passionnante nous plonge dans un univers somme toute peu connu. Sa plume est douce, belle et authentique, son récit conté de manière factuelle mais agréablement poétique. Bien que l'histoire soit différente, j'y ai un peu retrouvé celle de Catherine Poulain et de son Grand marin.

jeudi 11 juin 2020

Le bruit de la mer - Franck Maubert

Littoral occidental français



Une lecture apaisante et poétique,  touchante lorsque l'auteur évoque son ami Pierre qui s'éteint doucement, rongé par la maladie... et d'ailleurs, la très belle illustration de couverture est son oeuvre, un bel hommage.

L'auteur s'évade, part en balade, déambule, et nous emmène avec lui de la côte d'Opale à la Normandie, de l'île d'Yeu à la côte basque, de Concarneau à Saint-Malo... Est-ce pour fuir ? Se retrouver ? Faire le vide ? Ou simplement pour le plaisir d'arpenter ces lieux, paysages et villes qui forment le littoral de l'Ouest, tout en partant le plus naturellement du monde à la découverte de ses habitants par le hasard des rencontres, de-ci, de-la..., tout ceci en arrière saison, histoire de mieux ressentir l'intensité de la reflexion et l'incroyable accueil des personnes croisées. .

En fait, à bien y réfléchir, ne serait-ce pas un pèlerinage ponctué de belles rencontres ? L'auteur dira de son "cabotage terrestre au plus près des côtes" et à propos de son ami Pierre : "M'absenter pour oublier, amorcer un deuil à venir, disparaître avant qu'il ne disparaisse". .

Une balade iodée, les rêveries d'un promeneur solitaire, une bien douce escapade pour le lecteur. .

Merci Franck Maubert pour ce délicat moment et ces belles déambulations que vous m'avez offertes, merci pour ce touchant et délicat partage. Assurément, l'une de mes plus belles de l'année !