jeudi 26 novembre 2015

Les anges ne meurent jamais - Bérengère de Bodinat



Adrien, 4 ans et demi, pose un jour cette question troublante à sa mère : "Maman, tu crois qu'un jour j'aurai 5 ans ?"...
Peu de temps après, par une belle journée d'été, Adrien meurt. Noyé. 
Sa maman était loin de lui lorsque le drame s'est produit. Adrien était pourtant entouré, sa mère l'avait confié, avec Prunelle sa soeur, à ses parents dans la jolie maison familiale de Bourgogne, avec les cousins, les cousines, toute la famille. Pourtant, Adrien s'est éclipsé pour mourir... Car de cela, sa maman en est persuadée : tel était le destin d'Adrien, mourir précisément à ce moment et sans que sa maman soit là.

C'est la touchante et troublante question de la destinée et de la vie après la mort que nous livre Bérengère de Bodinat dans ce récit émouvant. Les signes ne trompent pas, certaines personnes naissent pour n'être que furtivement de passage sur terre. Ceux qui meurent partent dans l'au-delà et communiquent avec nous. Parfois, ceux qui nous ont quittés mais que nous n'arrivons pas à laisser partir, errent encore sur terre, car il faut croire qu'ils sont heureux et toujours parmi nous par-delà la mort pour les laisser partir en paix..

Dans Les anges ne meurent jamais, il est question de tout cela à travers la mort du petit Adrien et le récit concerne plus particulièrement la mort des enfants, nés, ayant déjà vécu une courte vie, ou encore dans le ventre de leur maman. Il y est beaucoup question de médium, d'âmes, d'ésotérisme et cela peut être une lecture difficile pour les personnes qui ne croient pas à la vie après la mort ou à la destinée. Mais on sent dans ce récit, toute la sincérité, la tendresse et l'émotion de l'auteure qui a vécu tout cela et qui a pu, grâce à un "travail" de compréhension et de réflexion, accepter l'indicible, accepter cette théorie selon laquelle son enfant devait mourir à ce moment-là. Un long chemin également pour comprendre qu'il est toujours possible, lorsque ceux qui nous sont les plus chers sont partis, de continuer à vivre en leur présence.

Troublant...

Extraits qui m'ont touchée 
(parce que, moi aussi, j'ai eu une petite âme passagère qui a tiré sa révérence beaucoup trop tôt et je sais que, malgré le fait qu'elle ait rejoint la lumière, elle est constamment à mes côtés...) :

"Les enfants qui meurent jeunes, mais aussi ceux qui se sont incarnés fugitivement, fausse couche, avortement, mort à la naissance, sont des âmes passagères. Certains sont partis avant même d'avoir eu le temps de vivre, d'exister à nos yeux. Sans visage, ils n'ont pas laissé de traces, on les a relégués dans le silence et l'oubli. Pourtant ils sont là dans nos ombres, parfois dans l'évanescence de pensées éphémères, parfois disparus de notre conscience. Il arrive qu'ils nous hantent et se rappellent à nous de multiples façons".

"J'ai vécu l'ultime moment de sa vie éphémère avec l'impression de perdre une partie de moi-même".
"J'ai réalisé qu'une âme envolée avant de naître, quelle qu'en soit la raison, fausse couche, avortement, n'en existe pas moins dans l'autre dimension. Cette âme s'est formée au creux du ventre de sa mère, elle a ressenti ses pensées, écouté sa voix, elle a vécu à sa façon tout ce que vivaient sa mère, son père et son entourage."

"Certaines âmes descendent sur terre pour un temps limité, elles ne sont là que de passage. Elles créent des liens, dénouent des problèmes, et leur mort n'est pas le moindre défi, ni le moindre cadeau, qu'elles offrent à leur entourage."

"Il nous faut accepter la détermination de l'âme de l'enfant à partir. A retourner à la source. Elle a rempli son contrat et, même si elle s'est attachée à cette vie terrestre, elle sait qu'elle doit repartir. Elle est dans l'inéluctable. D'une manière ou d'une autre elle repartira. Mais comment dire à une femme, ou à un homme qui a perdu son enfant : "ne soyez pas triste, votre enfant était une âme passagère. Rien ne pouvait le retenir, car c'était son choix d'avant, de là-haut, et vous comprendrez un jour qu'il vous a fait un cadeau immense..."

Les anges ne meurent jamais - Bérengère de Bodinat
Flammarion

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