vendredi 23 octobre 2015

Belle Grande Librairie du 22 octobre 2015...

Bouleversante Sophie DAULL qui, avec extrêmement de pudeur, douceur et humilité, parle et écrit sur l'insoutenable...

Par les thèmes évoqués et leurs auteurs, La Grande Librairie d'hier soir fut particulièrement émouvante et j'ai personnellement été très touchée par la manière dont Sophie DAULL a parlé de son roman Camille, mon envolée, et par la douceur avec laquelle elle évoque la mort foudroyante de sa fille de 16 ans, en quelques jours et d'une fièvre inexpliquée. Cette pudeur et la beauté de son langage, des mots et expressions qu'elle utilise, m'ont bouleversée. 

Parler de la mort de son enfant sans pathos et sans colère est admirable.
Camille, mon envolée était dans ma Liste à Lire mais sans être une priorité. 

.... Depuis hier soir, elle l'est devenue et ce sera ma prochaine lecture, je suis allée l'acheter ce midi...



Extraits :

La semaine suivante, j'ai commencé à me laver du chagrin parce que j'ai la sensation qu'on était un peu comme des oiseaux mazoutés, complètement handicapés par cette poisse, ce sirop de douleur et de deuil qui nous empêchait simplement de relever un peu la tête, et j'ai eu un peu l'impression que l'écriture allait un peu laver nos plumes, nettoyer, redonner un peu de mouvement, un petit peu d'envol justement.

"Nous n'avons pas de nom, nous ne sommes ni veufs, ni orphelins, il n'existe pas de mot pour désigner celui ou celle qui a perdu un enfant. Je viens de faire un tour sur internet, pas d'occurrence dans le dictionnaire. Ailleurs, on propose des suggestions toutes aussi farfelues les unes que les autres, un papa répond sur un forum : "si, j'ai un nom... je suis un mort vivant"
En écrivant ça, je me mettais de l'autre côté de cette définition : je suis vivante, avec une morte qui est en moi maintenant, que je prolonge à ma façon, qui est ma jouvence éternelle aussi puisque je crois que j'aurai 16 ans pour toujours aussi.

...Apprendre à vivre avec nos morts, de faire cette petite danse avec nos fantômes qui sont protecteurs et qui sont sur nos épaules, et qui nous guident, et qui nous soufflent par leur voix, des choses qui nous font prendre de la hauteur et considérer la mort d'un point de vue un petit peu plus élevé que ce truc poisseux et paralysant

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