En
fait, Claire Diterzi a bien été pensionnaire à la Villa Médicis, mais au grand
dam de certains "intellectuels" qui pensaient qu'une chanteuse de
variété n'avait pas sa place dans l'antre de la création artistique. Moi je
pense que Claire Diterzi avait toute sa place dans la célèbre et belle Villa
surplombant Rome. La preuve avec ce bel album, "Le salon des
refusées", qu'elle a créé là-bas, et que l'on peut qualifier d'oeuvre
musicale artistique (enfin bon, je sais, ceci n'est que mon humble avis !).
C'est vrai, pourquoi être pensionnaire de la Villa Médicis ne devrait rimer
qu'avec "création décalée ou originale" ?
Je trouve que l'article que
Télérama lui a consacré en janvier 2013 reflète parfaitement ma pensée :
"Dire que son arrivée à la villa Médicis avait fait s'étrangler quelques
pisse-froid, terrifiés qu'une artiste de musique dite « populaire » puisse
partager le même espace que des compositeurs « savants »... Ce Salon des
Refusées est une réponse flamboyante. Un album truffé de références, étonnant,
exigeant, déconcertant. Et remarquable. Sans lâcher sa guitare électrique,
Claire Diterzi délaisse les machines qu'elle affectionnait pour un instrument
banni (refusé, lui aussi) de la chanson et la pop : la viole de gambe. En
résulte un son âpre, presque ancestral ; un dépouillement acoustique auquel
elle ne nous avait pas habitués. Même son chant se débarrasse des effets
d'hier, s'offrant dans une nudité d'équilibriste, impressionnant, mais pas
démonstratif. Comme si l'éloignement créatif — et l'adversité ? — l'avait
poussée à revenir à l'essentiel. A bien écouter, son disque dessine une carte
du Tendre, au plus intime, dont le titre devient peu à peu un tiroir à double,
ou triple fond. La « refusée » Diterzi ne se cogna pas seulement à la porte de
la villa ; elle se heurta aussi à des murs amoureux, et avant cela paternels,
qu'elle évoque ici sans frime, colère, ni faux-semblant. L'écriture est
fulgurante, osée ; traversée d'humour et d'insolence. Parfois bouleversante.
Clair-obscur ou Corps étrangers sont des modèles de délicatesse. Scellant, à la
barbe des coincés de toutes les chapelles, une renaissance superbe."
Le morceau "Corps étrangers" qui clôt l'album, est particulièrement beau :
Et pour la petite histoire, voici ce qu'était "Le salon des
refusés(e)s" :
En 1863, le jury du Salon Officiel de peinture et de
sculpture (désigné par les membres de l'Académie), refusa plus de 3000 œuvres
sur 5000. À l'époque, le Salon était la seule façon pour un artiste d'acquérir
une reconnaissance officielle. L’empereur Napoléon III, sur conseil de
Viollet-le-Duc, décida qu’une exposition des refusés se tiendrait au Palais de
l’Industrie. Le Salon des Refusés, illustration de l’émergence en opposition avec
le goût officiel, marqua par sa grande modernité le début de la libération de
la peinture, inacceptable pour la foule habituée au mauvais goût douceâtre des
académiques (surnommés à l’époque “pompiers”). Coupée du grand public, cette
peinture nouvelle œuvra en marge, dans l'audace soutenue par la foi commune des
artistes.
Non, en fait, Claire
Diterzi a bien été pensionnaire à la Villa Médicis, mais au grand dam de
certains "intellectuels" qui pensaient qu'une chanteuse de variété
n'avait pas sa place dans l'antre de la création artistique.
Moi je pense que Claire Diterzi avait toute sa place dans la célèbre et
belle Villa surplombant Rome. La preuve avec ce bel album, "Le salon des
refusées", qu'elle a créé là-bas, et que l'on peut qualifier d'oeuvre
musicale artistique (enfin bon, je sais, ceci n'est que mon humble avis
!). C'est vrai, pourquoi être pensionnaire de la Villa Médicis ne
devrait rimer qu'avec "création décalée ou originale" ?
Je trouve que l'article que Télérama lui a consacré en janvier dernier
reflète parfaitement ma pensée :
"Dire que son arrivée à la villa Médicis avait fait s'étrangler quelques
pisse-froid, terrifiés qu'une artiste de musique dite « populaire »
puisse partager le même espace que des compositeurs « savants »... Ce
Salon des Refusées est une réponse flamboyante. Un album truffé de
références, étonnant, exigeant, déconcertant. Et remarquable. Sans
lâcher sa guitare électrique, Claire Diterzi délaisse les machines
qu'elle affectionnait pour un instrument banni (refusé, lui aussi) de la
chanson et la pop : la viole de gambe. En résulte un son âpre, presque
ancestral ; un dépouillement acoustique auquel elle ne nous avait pas
habitués. Même son chant se débarrasse des effets d'hier, s'offrant dans
une nudité d'équilibriste, impressionnant, mais pas démonstratif. Comme
si l'éloignement créatif — et l'adversité ? — l'avait poussée à revenir
à l'essentiel. A bien écouter, son disque dessine une carte du Tendre,
au plus intime, dont le titre devient peu à peu un tiroir à double, ou
triple fond. La « refusée » Diterzi ne se cogna pas seulement à la porte
de la villa ; elle se heurta aussi à des murs amoureux, et avant cela
paternels, qu'elle évoque ici sans frime, colère, ni faux-semblant.
L'écriture est fulgurante, osée ; traversée d'humour et d'insolence.
Parfois bouleversante. Clair-obscur ou Corps étrangers sont des modèles
de délicatesse. Scellant, à la barbe des coincés de toutes les
chapelles, une renaissance superbe."
Le morceau "Corps étrangers" qui clôt l'album, est particulièrement beau
:
Copy and WIN : http://ow.ly/KNICZ
Copy and WIN : http://ow.ly/KNICZ
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire