Dans le Paris des années 50, Daniel Brodin, étudiant en droit semble être un jeune homme un peu transparent et sans véritable ambition que celle de devenir un jour un grand poète. Il loge chez son oncle et sa tante communistes et n'a que peu de moyens, c'est pourquoi, pour assouvir son besoin de lecture, il vole les livres dans les librairies. Et son exercice est bien rodé !
C'est justement au sortir d'un de ses larcins, et alors qu'il tentait le matin même de se suicider, qu'il rencontre Gilles et Linda, de jeunes débauchés cultivés et libertaires sans le sou. Daniel se présente comme un artiste, et le couple sous le charme, sympathise avec Daniel et l'intronise dans leur bande.
Le jour même alors qu'il se rend à l'Université, Daniel croise sa camarade Nicole qu'il tente de séduire depuis quelques temps. Lorsque celle-ci lui dit qu'un concours de poésie est organisé au café Serbier, Daniel s'y rend et, pour impressionner Nicole, se présente comme un poète bourré de talent ! L'assemblée lui demandant de déclamer l'une de ses oeuvres, Daniel se trouve fort dépourvu et, acculé, récite la traduction d'un poème italien dont tout le monde semble ignorer l'existence. Tout le monde ? Non, un jeune homme reconnaît le poème italien et le fait savoir discrètement à Daniel. Mais celui-ci est déjà emporté dans le tourbillon du Tout-Paris littéraire. On lui propose même de publier dans Les Temps Modernes ! Daniel craint que son imposture ne soit découverte et en parle à son ami Gilles qui trouve l'idée superbe et lui propose de publier un manifeste faisant passer son plagiat pour un geste d'avant-garde.
Daniel va se retrouver coincé entre la gêne et la honte que lui procurent sa malhonnêteté intellectuelle et l'envie de foncer dans les idéaux de ses amis libertaires qui l'embringuent dans leur tourbillon idéologiste...
Le voleur de livres est l'histoire d'une imposture littéraire dans le tourbillon créatif de l'après-guerre lorsque jeunes intellectuels ou libertaires engagés refaisaient le monde et fumaient jusqu'à l'aube dans les bistrots de Saint-Germain des Prés.
J'aime bien le milieu, j'aime bien l'univers, j'aime bien le thème, et le dessin en noir et blanc et le trait de crayon doux et épuré en font un bel album qui m'a beaucoup plu !
Et un coup de chapeau particulier au personnage de Jean-Michel qui est le portrait craché de Gérard Depardieu !
Le voleur de livres
Alessandro Tota & Pierre Van Hove
Futuropolis
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