Durant
mes années d'adolescence, j'ai noirci des pages et des pages de cahiers, à
l'encre noire ou bleu des mers du sud selon l'humeur... J'ai noirci de nombreux
cahiers d'écolier, toujours les mêmes, ceux avec les tables de multiplication
en quatrième de couverture. J'y écrivais mes états d'âme, des poèmes, des
nouvelles, de petites histoires sans prétention, ma petite vie sans prétention
: mes désirs, mes tristesses, mes joies, mes colères, mes sentiments d'amitié
ou d'amour, ma détresse parfois, mon incompréhension du monde et des adultes de
temps en temps, mes doutes, mon manque de confiance en moi, ma timidité, mon
romantisme...
Ces cahiers étaient mes journaux intimes, des journaux intimes
sans cadenas et que je ne cachais même pas puisque je les rangeais tout
simplement dans le tiroir de mon petit bureau rustique. En fait, je n'avais
rien à cacher, ces mots couchés sur le papier étaient simplement moi ou les
histoires que je créais dans ma tête et dans mon coeur. Un jour, j'ai tout
déchiré et tout jeté. Je ne saurais expliquer pourquoi, je ne m'en souviens
pas. J'ignore pour quelle raison j'ai eu ce coup de folie de détruire tout ce
que j'avais consciencieusement écrit au fil des mois, des années...
Aujourd'hui, je regrette amèrement de
ne plus avoir aucune trace de ces écrits. Quelle tristesse de ne rien avoir
conservé... Qu'il m'aurait plu, à 46 ans, de pouvoir relire mes pensées de toute jeune fille et de me replonger dans mes souvenirs !
...je me suis fait ce même reproche à propos d'une correspondance abondante d'adolescence jetée ( il y a longtemps, à l'occasion d'un déménagement je crois ) ...c'est idiot en effet
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