1908 dans une demeure bourgeoise du Cher... Anselme de Boisvaillant a
hérité de la charge notariale de son défunt père mort à la guerre avant
même de voir son fils naître tandis que Victoire son épouse traverse les
journées dans un ennui relatif. Bien que peu portée sur "la chose"
(elle en éprouve plutôt un certain dégoût), le projet principal du
couple est d'avoir un héritier, un fils de préférence, mais la grossesse
tant attendue tarde à venir et Anselme conçoit quelques doutes sur sa
fertilité. Quand Céleste, la petite bonne du domaine se retrouve
engrossée par le droit de cuissage de son maître Anselme (on pourrait
d'ailleurs parler de viol), tout l'équilibre de la maison va être remis
en cause. Victoire qui n'est pas dupe et se doute que Céleste n'est pas
tombée enceinte par l'opération du Saint-Esprit va proposer à son mari
de laisser Céleste aller au bout de sa grossesse, puis de récupérer son
bébé qu'ils élèveront comme le leur, leur héritier tant attendu. Céleste
accepte le contrat de bonne grâce. L'enfant naît et ô joie, c'est un
garçon qui sera appelé Adrien. Il est de suite confié à Victoire, mais
voilà, cette dernière ne sait comment faire avec le bébé qui ressent que
quelque chose cloche et commence à se laisser dépérir. A la faveur
d'une nuit, Céleste qui sent qu'Adrien va mourir, vient subrepticement
subtiliser le berceau...
Sous une plume simple, efficace mais belle, Léonor de Recondo aborde ici des thèmes d'une incroyable modernité tels que la gestation pour autrui et l'homosexualité féminine, condamnés à l'époque mais qui devaient pourtant avoir lieu plus souvent qu'on ne le pense. Cet amour charnel mais tendre et émouvant entre les deux femmes ne tombe jamais dans le vulgaire et la manière qu'a l'auteure d'évoquer la façon dont les deux femmes découvrent leurs corps et leur sexualité est pleine de sensibilité. Amours porte bien son titre... jusqu'au bout !
Sous une plume simple, efficace mais belle, Léonor de Recondo aborde ici des thèmes d'une incroyable modernité tels que la gestation pour autrui et l'homosexualité féminine, condamnés à l'époque mais qui devaient pourtant avoir lieu plus souvent qu'on ne le pense. Cet amour charnel mais tendre et émouvant entre les deux femmes ne tombe jamais dans le vulgaire et la manière qu'a l'auteure d'évoquer la façon dont les deux femmes découvrent leurs corps et leur sexualité est pleine de sensibilité. Amours porte bien son titre... jusqu'au bout !
Amours - Léonor de Récondo
Sabine Wespieser Editeur - 276 pages
une belle lecture, oui !
RépondreSupprimer