mercredi 24 juin 2015

L'arabe du futur 2 - Riad Sattouf



Je n'avais pas chroniqué le premier opus de L'arabe du futur, mais la lecture du deuxième tome me donne l'occasion de le faire. Par chance, cette BD, par son histoire, son graphisme et sa construction, m'a tellement plu, et la suite s'enchaîne tellement harmonieusement que mon souvenir du tome 1 est encore relativement frais !

Dans L'arabe du futur (1 et 2), Riad Sattouf, à travers son regard d'enfant et sa naïveté toute touchante, convoque ses souvenirs de petit garçon et son apprentissage de la vie, des coutumes et de la culture de la Syrie d'Hafez al Assad, le tout avec la perception des choses et l'interprétation des comportements humains que lui confèrent son tout jeune âge. Ainsi, là où le regard adulte (qui fut d'ailleurs le mien), a l'impression que ce pauvre petit bonhomme n'est entouré que de personnes complètement fadas, il faut y voir l'interprétation d'un enfant de six ans ! Et c'est là que Riad Sattouf fait vraiment très fort : réussir à peindre aussi nettement et précisément, des souvenirs si lointains tout en ayant conservé cette vision enfantine !

La figure du père est toutefois très marquante. Ce jeune père d'origine syrienne qui entrepris de brillantes études à la Sorbonne est quelqu'un de complètement exalté quand il s'agit d'initier son jeune fils à la vie syrienne ! A contrario, la mère, jeune bretonne semble être sous la coupe de son mari sans que cela ne semble la perturber. Elle suit le mouvement, accepte ses frasques et ses idéaux, mais sait de temps en temps pousser son petit coup de gueule lorsqu'elle n'en peut plus !
Les BD sont construites en chapitres relatant des scènes et anecdotes de la vie quotidienne, le graphisme est agréable et j'ai beaucoup apprécié les nombreuses remarques de l'auteur qui viennent s'ajouter au déroulé de l'histoire et apportent de cocasses précisions au fil des vignettes. Enfin, j'aime beaucoup le regard que portait le petit Riad sur lui-même : un homme éblouissant, précieux, aux magnifiques cheveux dorés, un vrai petit ange en fait ! Touchée également par sa manie, déjà tout petit, de dessiner Pompidou à tire-larigot et d'en être fier !
Ah oui, il faut que j'évoque également cette scène, où toute la petite famille s'en va visiter les ruines de Palmyre et où le petit Riad, fasciné par les restes archéologiques au sol, voudra en mettre quelques-uns dans sa poche et se fera gronder par son papa qui trouve ces choses sales... Triste écho à une certaine actualité...

Le premier tome balaie la période de 1978 à 1984, de la rencontre de ses parents à sa sixième année. Le deuxième tome couvre quant à lui une seule petite année : 84 à 85. Mais quelle année ! Celle de l'entrée du petit Riad dans une école syrienne !

Comme à chaque fois qu'une suite est prévue, je suis restée sur ma faim et un peu frustrée que cela s'arrête. Il me tarde donc de pouvoir lire le troisième tome !


 




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