samedi 21 mars 2015

De l'art de coller au plus près du texte que l'on traduit !


J'évoquais dans mon précédent article une petite tournure de phrase qui me chiffonnait dans une traduction.

Je tiens cependant à saluer l'incroyable travail des traducteurs et traductrices qui ne doit pas toujours être facile lorsqu'il s'agit de retranscrire ce qu'un auteur, un romancier a voulu exprimer dans sa propre langue. Je n'ai personnellement pas une grande expérience en termes de comparaison, mais j'ai eu l'occasion de lire tous les romans de Carlos Ruiz Zafon dans leur langue originale, l'espagnol, puis de les lire ensuite en français (ou vice versa). Eh bien j'ai été impressionnée par la qualité des traductions de l'espagnol vers le français : le traducteur a su conserver un style littéraire magnifique et retranscrire les émotions distillées par l'auteur, et c'est vraiment appréciable.
J'ai moins d'expérience avec les traductions anglaises car je lis peu de romans anglais et ait donc moins de points de comparaisons qu'avec les romans espagnols.

Tout cela pour en arriver plus précisément à l'objet de cet article : on voit fleurir dans le milieu de l'édition, de plus en plus de romans retraduits. Pour certains, c'est une réussite car la traduction est plus aboutie, plus juste, plus en adéquation avec l'original, mais pour la plupart d'entre eux, je ne vois pas vraiment l'intérêt de vouloir en changer la traduction pour, plutôt que de coller au texte, coller à l'époque actuelle. Certains traducteurs n'hésitent pas, en effet, à employer des termes qui n'auraient pas été en adéquation avec l'époque à laquelle le livre a été écrit. Je trouverais par exemple parfaitement inapproprié de métamorphoser un "fieffé gredin" en un "enfoiré" ou "connard" s'il s'agit d'un livre antérieur aux années 70 ou si ce mot sort de la bouche d'un aristocrate !
Mais bon, je ne suis pas non plus une spécialiste de la question, j'exprime juste mon opinion !

Une de mes madeleines d'enfance a ainsi été a priori massacrée ! La nouvelle traduction de la série Le club des cinq d'Enid Blyton aurait ainsi été simplifiée à l'extrême, supprimant certains mots tels que "saltimbanque" (remplacé par "cirque"). Tout le monde sait bien évidemment, que les enfants d'aujourd'hui ne savent plus ce qu'est un saltimbanque. Et puis pourquoi leur polluer le cerveau avec des mots compliqués, des tournures de phrases alambiquées et une conjugaison que plus personne n'utilise dans notre société hyper connectée !

N'hésitez pas à lire le très intéressant article de Celeborn via ce lien : ActuaLitté

Bref, aujourd'hui, on ne choisit plus d'être le reflet de l'écriture originelle qui était employée à une période donnée mais de proposer au lecteur un texte qui lui "parlera" plus et qu'il comprendra mieux, car ledit lecteur pourrait bien ne plus vouloir lire si le vocable utilisé n'est pas sien !

Pour moi qui suis restée très "vieille France" et qui chérit la langue française, les jolis mots et la conjugaison, ceci est révélateur de notre cyber-ère où le langage SMS prend de plus en plus de poids... Mais cela s'appelle l'évolution !

Et dans le même esprit, visualisez cette petite vidéo de l'excellent Jean Rochefort qui résume Madame Bovary de Flaubert en langage djeuns : une pépite !


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